SAINSON Gilbert, Léon

Militant socialiste, né à Vatan (Indre). Il était professeur de musique au collège de Bressuire (Deux-Sèvres) lorsqu’il fut révoqué de ses fonctions en 1851 en raison de ses opinions socialistes et de son influence auprès des ouvriers de l’arrondissement de Bressuire.

Le 11 février 1852, Sainson fut condamné, par la Commission mixte des Deux-Sèvres, à être renvoyé, par mesure administrative, à son domicile d’origine, avec interdiction de rentrer dans les Deux-Sèvres, pour les motifs suivants : « Attendu que Sainson, précédemment professeur de musique au collège, privé de cet emploi pour ses opinions socialistes, s’est mis en rapports suivis avec les démagogues de la localité, et que les habitudes contractées par lui avec les hommes de désordre y rendent sa présence dangereuse pour l’ordre public ; mais attendu qu’il ne s’élève pas d’autre charge contre lui, que sa moralité comme homme privé est satisfaisante, que d’ailleurs aucun intérêt de famille ou de fortune acquise ne le retient à Bressuire, où il est même actuellement sans position... »
Sainson fut, en fait, interné à La Charité-sur-Loire (Nièvre), où il donna en 1852 des leçons de musique. Il obtint un passeport pour Bressuire en janvier 1853.
Par décision impériale du 27 avril 1853, l’internement de Sainson fut commué en surveillance.
Le commissaire de police de Bressuire informait (rapport du 13 mai 1853) le sous-préfet que Sainson avait déclaré lors de la notification de la mesure de « clémence » de l’empereur : « On m’a fait bien assez souffrir injustement pour que je n’aie pas lieu de me réjouir de ce que vous appelez une marque de clémence, qui n’en est pas une... » Il y avait ce jour-là dans son atelier un nommé Picheri « connu pour ses idées socialistes, qui a fait vingt jours de prison pour chants contraires à l’ordre public. »
Le 27 juin 1853, le préfet des Deux-Sèvres écrivait au ministre de l’Intérieur que Sainson, qui, entre temps, avait acquis la fabrique de caractères d’imprimerie de Delamarre, était « redevenu, plus ou moins ouvertement, homme de propagande et celui autour duquel se rallient les débris de la coterie socialiste de Bressuire. »
Par arrêté préfectoral du 27 juillet 1853, Sainson fut alors interdit de séjour dans les Deux-Sèvres, en Maine-et-Loire, dans la Vendée et la Vienne. Il quitta Bressuire le 1er septembre 1853 et se retira à Argenton-sur-Creuse (Indre).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article37522, notice SAINSON Gilbert, Léon , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 6/17, 4 M 15/4. — L’œil du Peuple, journal socialiste paraissant à Niort (1849-1851).

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