AUGIER Aimée, Françoise, Félicie

Fille d’un instituteur à l’école Dutasta qui participa avec Briquet* à l’organisation de la MAAIF, et d’une directrice d’école, syndicaliste militante, Aimée Augier reçut les sacrements catholiques. Elle suivit les cours de l’École primaire supérieure Tessé ; après avoir réussi au Brevet élémentaire, elle entra au collège classique pour y préparer le baccalauréat Philosophie qu’elle obtint en 1944. Elle commença des études à la Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence et dut les interrompre très tôt. Elle effectua alors des suppléances d’institutrice à Carqueiranne, à Ollioules, à Seillons-Source-d’Argens où elle réussit au CAP, puis à Pierrefeu (octobre-décembre 1947).

Connaissant ses activités dans un groupe des éclaireurs de France, l’inspecteur lui proposa en janvier 1948 un poste d’enseignement dans l’Institut hélio-marin pour handicapés moteurs « Pomponiana » à Hyères, propriété de la société des Salins de Bregille près de Besançon. Des religieuses y tenaient des postes d’infirmières et il s’agissait d’y implanter deux classes laïques destinées aux enfants handicapés de l’Est de la France. Après un stage au Centre national d’éducation et d’enseignement de plein air de Suresnes, elle réussit le certificat d’aptitude à l’enseignement de plein air en juin 1960. Par la suite, elle fréquenta des stages spécialisés (enfants atteints de maladies génétiques, infirmes moteurs cérébraux) organisé par le CNEPA et son école d’application dirigée par Simone Lacapère. Elle participa à l’organisation, pendant les vacances de février, de tables rondes lors des journées d’études et de recherches de l’Association nationale des communautés d’enfants dont Jean Lacapère était le responsable. L’école de Pomponiana, dite « de plein air », dont elle devint directrice pédagogique au début des années 1950, employait neuf enseignants lors de son départ à la retraite en 1982. Elle accueillait des stagiaires du CNEPA de Suresnes dans ses classes d’application.

Aimée Augier fut élue membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs sur la liste « majoritaire pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif », le 12 décembre 1961. Au début de l’année suivante, elle présidait la commission de l’enfance inadaptée. Elle fut régulièrement réélue au conseil syndical en janvier 1964 (« Liste majoritaire. Action pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif - programme de la majorité nationale du SNI »), en décembre 1965 (« Liste majoritaire. Pour un SNI puissant, au service de tous, dans l’unité, l’indépendance et la démocratie »), en décembre 1967 (« Liste de la majorité départementale. Pour un syndicalisme efficace, dans l’unité, l’indépendance et la démocratie »), en 1969 et en 1971. Toujours responsable de la commission de l’enfance inadaptée, elle siégeait depuis 1970 à la Commission administrative paritaire départementale et au Comité technique paritaire départemental comme titulaire puis à partir de 1973 comme suppléante.

En novembre 1973, Aimée Augier participa à l’organisation à Châteauvallon, des journées « Vivre et créer » où collaborèrent des praticiens, des médecins dans des conférences fort suivies, complétées par des expositions et des films sur la vie des enfants handicapés de l’Institut Pomponiana-Olbia. Elle résuma ainsi son action en une phrase rapportée par la presse, « l’enseignement fait partie intégrale de la cure ».

Retraitée à Toulon, toujours profondément sympathisante des forces politiques de gauche, Aimée Augier, correspondante active de la Mutuelle générale de l’Education nationale, s’occupait du club « Soroptimist » (Sœurs pour le meilleur) dont elle était adhérente depuis 1980. Cette section locale d’une organisation internationale et interprofessionnelle, apolitique et aconfessionnellle, regroupait des femmes qui travaillaient sur des projets de service pour la promotion des droits de l’homme et de la condition de la femme dans le monde.