AZÉMA Yvan, Emile, Louis, Joseph

Par Madeleine Singer

Né le 20 juillet 1914 à Saint-Girons (Ariège), mort le 23 septembre 2006 à Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault) ; agrégé des lettres ; militant de la JEC puis syndicaliste, secrétaire du Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN) pour l’académie de Montpellier (Hérault) de 1955 à 1965.

Yvan Azéma était le benjamin des deux enfants d’Albert Azéma, conservateur des hypothèques. Il n’avait que trois ans à la mort de son père. Il fit ses études au lycée de garçons de Montpellier, eut le baccalauréat en 1931 et, après trois ans en khâgne, entra à la faculté des lettres de la ville. Agrégé en 1938, il fut nommé au lycée de Carcassonne (Aude). Ayant fait la PMS en 1935-1936, il fut pendant la guerre aspirant, puis sous-lieutenant dans le service de santé. Prisonnier de juin à novembre 1940, il enseigna à son retour dans les lycées de Béziers (Hérault), de Vichy (Allier) et arriva en 1945 au lycée de garçons de Montpellier. Nommé en 1949 professeur de Première supérieure au lycée de filles de la ville, il passa en 1956 dans la chaire du lycée de garçons. En 1965 il devint professeur de patrologie à la faculté des lettres de Nantes (Loire-Atlantique), puis en 1974 à l’Université Paul Valéry de Montpellier où il prit sa retraite en 1982.

Yvan Azéma avait en effet soutenu en 1951 une thèse sur un théologien grec, Théodoret de Cyr d’après sa correspondance, avec une thèse secondaire, Introduction, traduction et commentaire du Discours sur la Providence de Théodoret. Il avait épousé en 1947 Suzanne Catalan, professeur d’enseignement social et familial dans le Technique ; celle-ci cessa d’enseigner après son mariage car ils eurent six enfants. Mais elle milita dans l’Action catholique indépendante (ACI) et fut catéchiste paroissiale.

Yvan Azéma avait été membre de la JEC tant au lycée qu’en Faculté. Pendant la guerre, il lisait Témoignage chrétien fondé en 1941 dans la clandestinité et en possède encore les premiers cahiers. Il lisait également après-guerre d’autres revues catholiques de gauche et appartenait à la Paroisse universitaire. Il adhéra au SGEN dès la Libération et devint secrétaire de la section de son lycée. Or le secrétaire académique était depuis 1947 Jean Barbotte qui avait accepté cette responsabilité « à son corps défendant » comme il me l’écrivit lui-même en 1978 ; il s’adjoignit donc en 1955 Y. Azéma qui portait le titre de secrétaire administratif, mais en fait suppléait le plus souvent le secrétaire académique : celui-ci présidait le bureau académique, allait en audience au Rectorat en sus de ses fonctions propres. Il tenait en effet le fichier des adhérents de l’académie, préparait les élections aux Commissions administratives paritaires académiques ainsi que les congrès départementaux du SGEN. Il devait aussi assurer souvent la liaison avec le bureau national car à différentes reprises le bulletin syndical lui donna le titre de secrétaire académique. Il eut ainsi, dit-il, pendant dix ans « beaucoup de travail assumé avec joie ». Certes Jean Barbotte participait activement aux comités nationaux et aux congrès, mais sur le plan local, Y. Azéma « faisait tout », comme le déclara Jacques Flamant* qui ajoutait : « Je succédais comme secrétaire académique à Jean Barbotte et en fait à Y. Azéma ». Bien entendu la nomination de ce dernier à Nantes interrompit sa tâche et il redevint alors simple adhérent SGEN.

Une fois à la retraite, Yvan Azéma, tout en continuant ses travaux personnels, donna bénévolement pendant six ans un enseignement de patristique au centre théologique interdiocésain de Montpellier. Participant à divers groupes de réflexion orientés vers les problèmes de notre temps, il était encore en 1997 membre d’Amnesty international et collaborait aux cours d’Auxilia, destinés à des élèves malades ou prisonniers. Il était officier des Palmes académiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10602, notice AZÉMA Yvan, Emile, Louis, Joseph par Madeleine Singer, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 3 mars 2021.

Par Madeleine Singer

SOURCES : Syndicalisme universitaire, 1955-1965. — Lettres d’Yvan Azéma à Madeleine Singer, 15 septembre 1995, 20 octobre 1996, 14 janvier 1997. — Notes de J. Flamant à Madeleine Singer, 5 septembre 1995.

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