LONGECHAL Jules

Par Léon Strauss, Françoise Olivier-Utard

Né le 1er mai 1916 à Issoire (Puy-de-Dôme), mort le 28 septembre 2015 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; professeur de lettres classiques à Strasbourg (Bas-Rhin) de 1947 à 1976 ; militant du syndicaliste du SPES, du SNCM, SNES et de la MGEN ; secrétaire départemental du SNCM du Bas-Rhin, secrétaire académique adjoint du SNES de l’académie de Strasbourg et secrétaire départemental du SNES du Bas-Rhin, secrétaire départemental de la FEN.

Jules Longechal était le fils de Paul Longechal, concierge du collège d’Issoire, et de Louise Cellaurier. Son père, grand mutilé de guerre depuis décembre 1914, prit sa retraite dans la ferme familiale au hameau de Ploussinard dans la commune de Sugères (Puy-de-Dôme), où il mourut en 1928. Le jeune pupille de la Nation, d’abord élève de l’École primaire supérieure d’Issoire, passa en 5e au collège de la même ville, dont il fut interne jusqu’à la classe terminale. Après l’hypokhâgne et la khâgne au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrrand, il termina sa licence de lettres classiques tout en assurant les fonctions de maître d’internat au pair. À la rentrée d’octobre 1938, retardée à la suite de la crise de Munich, il fut nommé délégué ministériel au collège de Sarrebourg (Moselle). Les trois jeunes enseignants de l’établissement, seuls syndiqués au SPES (syndicat national du personnel de l’enseignement secondaire), firent grève le 30 novembre 1938, à la différence de leurs collègues plus anciens, tous issus du cadre local d’Alsace et de Lorraine.

Mobilisé en 1939-1940, Jules Longechal fut nommé à la rentrée de 1940 dans son ancien collège d’Issoire. Lorsqu’il fut titularisé en 1943, il demanda à être affecté au collège de Sarrebourg, mais bien entendu, il fut maintenu à Issoire jusqu’à la libération de la Moselle annexée. En octobre 1944, il avait pris le secrétariat d’établissement du Syndicat national de l’enseignement secondaire reconstitué à Issoire et prit la même fonction à Sarrebourg, où il retrouva son poste à la rentrée de 1945. Il fut membre de la Commission exécutive nationale du SNES élue au congrès de Pâques 1947. Muté au collège moderne de garçons de Strasbourg en 1947, il y devint secrétaire d’établissement du Syndicat national des collèges modernes, puis du SNES après la fusion de 1949. À la demande de Joseph Marvillet, secrétaire académique du SNES, il se présenta aux élections du Conseil de l’enseignement du Second Degré et fut élu. Il siégea aussi au Conseil supérieur de l’Éducation nationale. Il fut élu certifié sur la liste autonome à la CA nationale du SNES de 1952 à 1954. Déjà secrétaire départemental du SNCM, il devint secrétaire départemental du SNES et de la FEN. Mais sa responsabilité essentielle fut celle de secrétaire académique adjoint du SNES. En effet, après la démission de Marvillet, il refusa d’assurer sa succession, car il estimait préférable que la fonction de secrétaire de S3 soit assumée par un agrégé originaire de l’académie. En fait, Longechal fut la cheville ouvrière de la section académique : chargé de la plupart des démarches auprès du Rectorat et de Ministère, il rédigeait, tirait et expédiait de très fréquentes et très substantielles circulaires aux établissements.

Longechal, membre du courant autonome, n’a jamais eu d’activité politique. Muté en 1960 au nouveau lycée de Strasbourg – Neudorf (aujourd’hui lycée Jean Monnet). Parti à la retraite en 1976, il exerça de nouvelles responsabilités à la Fédération générale des retraités, à la MGEN et à la Caisse mutuelle des enseignants du Bas-Rhin. Âgé de 94 ans, il a participé le 12 octobre 2010 à la manifestation contre le projet de loi sur les retraites à Strasbourg dans les rangs de l’UNSA.

Jules Longechal a épousé le 1er juillet 1948 à Strasbourg Gilberte Collowald décédée en 2011 ; le couple a eu trois filles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107714, notice LONGECHAL Jules par Léon Strauss, Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 10 novembre 2010, dernière modification le 2 mai 2021.

Par Léon Strauss, Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Entretien de Françoise Olivier-Utard et de Léon Strauss avec Jules Longechal le 3 juillet 2006. — Note d’Alain Dalançon. — Arch. de l’IRHSES. — Dernières Nouvelles d’Alsace, 4 octobre 2015.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable