LE QUEINEC Yvette, Marguerite [née LE CERFF]

Par Alain Prigent

Née le 25 août 1904 à Plouézec (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), morte le 29 mai 1944 à Auschwitz (Pologne) ; officier de liaison attachée à l’état-major national FTPF, militante du PC clandestin ; déportée.

Yvette Le Cerff, était la fille de Pierre Le Cerff, pêcheur d’Islande, et de Marie-Jeanne Ollivier. Elle épousa Pierre Le Quéinec le 23 novembre 1929 à Kérity (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), commune proche de Paimpol. Elle eut un fils Pierre-Raymond, né le 16 juin 1928 à Verneuil-sur-Avre (Eure).

Elle soutint l’engagement de son mari qui eut d’importantes responsabilités syndicales à la CGT et au parti communiste dans le département des Côtes-du-Nord et à Saint-Brieuc. Comme son époux, elle s’engagea très précocement au sein des FTP le 1er janvier 1941. Elle participa à l’activité clandestine des groupes de femmes en rédigeant un tract appelant les femmes du quartier briochin de Ginglin à manifester contre la fermeture de la boulangerie. Elle quitta Saint-Brieuc avec son fils après l’évasion de son mari début 1943 du camp de Voves (Eure-et-Loir) où il avait été interné à la suite de son arrestation en septembre 1942. Elle se cacha à Nantes sous le nom de Simone David. Elle rejoignit Pierre Le Quéinec à l’Etat-major des FTP où elle servit comme officier de liaison sous le nom d’Anne la Nationale. Arrêtée sur dénonciation le 13 janvier 1944 à Saint-Maur (Seine, Val-de-Marne) par la police française alors qu’elle se rendait un rendez-vous avec d’autres résistants, elle était porteuse d’une fausse carte d’identité au nom de Madeleine Le Hénaff. La police trouva sur elle des documents militaires qui ne laissèrent planer aucun doute sur son appartenance à une organisation de résistance. Torturée pendant un mois par la police française elle fut remise à la Gestapo qui la tortura à son tour mais Yvette ne donna aucune information sur la direction des FTP à laquelle elle appartenait, se faisant passer pour juive pour égarer les recherches. Déportée le 18 avril 1944, elle mourut à Auschwitz le 29 mai 1944. Elle dévoila son identité à une camarade de déportation, Anne Roth.

Homologuée au grade de lieutenant par notification de la commission nationale du 4 mai 1945, elle fut décorée à titre posthume de la médaille de la Résistance, et citée le 24 avril 1947 à titre posthume à l’ordre de la division. La mention « Morte pour la France » figure sur son acte de décès.

Une rue de Saint-Brieuc porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article138764, notice LE QUEINEC Yvette, Marguerite [née LE CERFF] par Alain Prigent, version mise en ligne le 11 novembre 2011, dernière modification le 11 novembre 2011.

Par Alain Prigent

SOURCE : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W35, 1043W32, activité du PCF (1940-1944), 1140W29. — L’Aube Nouvelle. — Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. — Marie Pierre et Pierre Klein, Les déportés des Côtes-du-Nord, livre mémorial, 2007. — Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, chez l’auteur, 2002. — Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan Breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. — Alain Prigent, Les femmes dans la Résistance dans les Côtes-du-Nord, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N° 3/4, 1996. ; Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N° 11 (2005). — Renseignements fournis par son fils Pierre domicilié à Plaisir (78) en 1999.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable