CONSTANS Yves, Émile

Par Jacques Girault

Né le 21 janvier 1921 à Artignosc (Var), mort le 20 septembre 2016 à Draguignan (Var) ; instituteur dans le Var ; responsable syndicaliste et des œuvres laïques ; militant socialiste, conseiller municipal de Saint-Zacharie.

Fils d’un exploitant agricole devenu apiculteur à Villecroze (Var), d’opinions républicaines et socialistes, marié à une catholique, Yves Constans reçut les premiers sacrements catholiques mais se détacha rapidement de toute pratique religieuse et, après la guerre, combattit "le dogmatisme conservateur de l’institution". Après avoir fréquenté l’École primaire supérieure de Lorgues, il entra à l’École normale d’instituteurs de Draguignan (Var) en 1939. Lors de la préparation militaire supérieure, il passa le concours des élèves officiers de réserve, s’engagea dans l’aviation, mais l’armistice intervint. Il effectua divers stages de formation pédagogique (Saint-Antonin, Carcès, "atelier écoles" Rouvière à Toulon, Villecroze, institut régional pédagogique de Nice, école d’agriculture d’Hyères) et un stage d’initiation à l’enseignement de l’éducation physique et sportive au CREPS de Boulouris.

Constans, après avoir été instituteur stagiaire à l’école de Jabron dans la commune de Comps, obtint le Certificat d’aptitude pédagogique en octobre 1942. Envoyé au début du mois de novembre aux Chantiers de jeunesse, groupement de Cavaillon, il en fut libéré le 28 septembre 1943. Nommé en octobre à Saint-Zacharie, il fut requis un mois plus tard par le Service du travail obligatoire. Il ne partit pas en Allemagne puisqu’il possédait un carte de mineur de fond délivrée par un ingénieur résistant des mines de bauxite. Il retrouva en octobre 1944 son poste à Saint-Zacharie. Directeur de l’école de 1951 à 1959, il fut nommé directeur de l’école du quartier Brunet à Toulon avant d’être mis à la disposition de la Fédération varoise des œuvres laïques en 1960. Il reprit un poste de directeur de l’école de garçons Frédéric Mistral à Draguignan en 1965. Nommé directeur de l’école d’application en 1974, il partit à la retraite en octobre 1979.

Élu membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs en janvier 1952, Constans fut réélu en janvier 1954 sur la liste "d’action et d’indépendance syndicale" dans sa circonscription avec 15 voix sur 21 suffrages exprimés. Candidat comme suppléant en novembre 1954 à la Commission administrative paritaire (CAP), il fut réélu au conseil syndical en janvier 1956 et en janvier 1958 sur une liste s’intitulant cette année-là "Pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif" qui se réclamait de la majorité du syndicat. Depuis décembre 1956, il assurait le secrétariat de la commission d’action sociale du syndicat. En février 1958, il fut élu à la Commission administrative paritaire départementale et à la Commission paritaire centrale. Ne figurant plus dans le conseil syndical, élu en 1960 comme suppléant à la CAP et au Comité technique paritaire, il fut remplacé en décembre 1960. Il assurait au sein du syndicat la représentation du syndicat de l’UFOVAL dans cette œuvre. En 1962, il figurait en deuxième position sur la "liste d’action mutualiste et d’amélioration de la Sécurité sociale" pour l’élection du conseil d’administration de la caisse primaire de Sécurité sociale. La liste n’obtint qu’un siège.

Membre de la Ligue de l’enseignement depuis 1945, moniteur puis directeur de la colonie de vacances départementale du Logis du Pin (1958-1983) où son épouse était secrétaire médicale dans les années 1970, Constans, surnommé "Mimi" par ses amis, militait dans les œuvres laïques et fut un des organisateurs de la campagne de signature contre la loi Debré. Depuis 1960, détaché à la FVOL, il animait la section de l’UFOVAL, responsabilité qu’il conserva jusqu’à la fin des années 1970.

Lors de la réunion du conseil d’administration de l’association des Colonies et camps de vacances laïques varois, qui revivait avec de nouveaux statuts, sous l’impulsion du Conseil général, le 18 mai 1960, Constans en faisait partie comme délégué départemental de l’UFOVAL. La réunion du bureau, en septembre 1960, souhaita qu’il fut mis à la disposition de la FOL pour assurer le secrétariat et la direction générale du CCVLV. Il organisa, avec le Conseil général, la première expérience de classes de neige (trois classes envoyées au centre de Saint-Jean de Crots dans les Hautes-Alpes). Lors de la création, à laquelle il participa en 1967, du Comité varois des classes de neige de l’enseignement public, il faisait partie de son conseil d’administration en tant que secrétaire et directeur général du CCVLV, responsabilité qu’il conserva jusqu’en 1972 quand l’Office départemental d’éducation et de loisirs du Var fut créé.

A partir de 1959, Constans participa à la mise en place des secours pour les enfants des écoles lors de la catastrophe de Malpasset (Fréjus) et joua un rôle dans la création du centre d’accueil polyvalent "Chantemerle" de Seyne-les-Alpes (Basses-Alpes) sous l’égide de l’Association départementale des pupilles de l’enseignement public du Var. De 1980 à 1985, il assura la direction au Logis du Pin des classes de découverte et du centre d’accueil de Barcelonnette pour les classes de neige. Il représentait la FVOL à des congrès nationaux de la Ligue de l’enseignement (1964, 1971). En 1976, il participa à la constitution du Cercle dracénois de la Ligue de l’enseignement et le présida jusqu’en 1986. Cette année, il devint Délégué départemental de l’Éducation nationale à Villecroze et assura la présidence de la délégation de Brignoles (1988-1994).

Le militantisme de Constans s’exerça aussi en direction des parents d’élèves et, en 1966, il prit l’initiative de créer la première association de parents d’élèves du Second degré (Fédération Cornec) à Draguignan.

Marié en février 1944 à Aups (Var), père de deux enfants, Constans avait adhéré à la section de Saint-Zacharie du Parti socialiste SFIO en 1944 dont il devint secrétaire en 1948. Conseiller municipal de la commune, élu sur la liste "socialiste républicaine et d’action locale", le 18 octobre 1947 avec 500 voix sur 927 inscrits, membre de la commission de l’éducation et des beaux-arts, réélu en 1953 (liste socialiste avec 440 voix sur 911 inscrits) et en 1959 (liste socialiste avec 392 voix sur 948 inscrits), membre du comité fédéral SFIO, délégué au congrès national de 1964, adhérent à la section de Toulon, puis de Draguignan, membre du bureau fédéral en 1968, désigné comme secrétaire de la première circonscription du Parti socialiste, lors de la réunion du comité directeur du Parti socialiste, le 18 janvier 1970, il était secrétaire de la section socialiste de Villecroze où il habitait en 1977. Il démissionna du Parti socialiste en 1984 après le retrait de la loi Savary. Il reprit sa carte du PS en 1988. Il avait été admis à la loge "L’Égalité" du Grand Orient de France de Draguignan en 1973 puis fut un des fondateurs de la loge "Union et Fraternité" à Salernes en 1990. Lors de la fête de la Rose en mai 2005 à Lorgues, présent, il fut cité parmi les plus anciens socialistes du département.

Constans continuait à militer pour "l’édification d’une Europe qui puise ses forces dans la diversité de ses peuples et dans la fidélité aux principes de la Démocratie athénienne et dans les valeurs de la Fraternité chrétienne."

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article139582, notice CONSTANS Yves, Émile par Jacques Girault, version mise en ligne le 6 février 2012, dernière modification le 7 avril 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Fondation Jean Jaurès, 12 EF 83. — Arch. com. Saint-Zacharie. — Archives de l’ODEL. — Presse syndicale. — Sources orales. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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