JACQUIN Lucienne [née HUGUENY Lucienne]

Par Jean-Claude Grandhay

Née le 30 juin 1907 à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne), morte le 21 novembre 1981 à Vesoul (Haute-Saône) ; employée de la sécurité sociale puis cadre ; syndicaliste CGT puis Force ouvrière (FO) de la Haute-Saône.

En 1939, Lucienne Jacquin était membre de la commission administrative de l’Union départementale CGT de la Haute-Saône. Lors de la CA extraordinaire du 1er octobre 1939 qui entendit l’assemblée condamner le pacte germano-soviétique, elle fut désignée trésorier adjoint du bureau chargé « d’assurer l’intérim pendant le cours des hostilités ».

A partir du mois d’octobre 1943, elle participa aux travaux du Comité ouvrier de secours immédiat (C.O.S.I.) dont elle fut l’un des membres (avec Germain Rigaud, Julien Hell, Lucien Brice, Georges Chemithe, Charles Bathélémy, Charles Véjux et Paul Aubriot).

A partir du mois d’octobre 1943, elle participa aux travaux du comité ouvrier de secours immédiat (C.O.S.I.) dont elle fut un des membres (avec Germain Rigaud, Julien Hell, Lucien Brice, Georges Chemithe, Charles Bathélémy, Charles Véjux et Paul Aubriot*).

Le Comité Départemental de Libération de la Haute-Saône, ignorant sans doute la vraie nature du C.O.S.I. qui n’était autre nationalement qu’une officine de recrutement des partis de la collaboration en milieu ouvrier (Rousso Henry in La collaboration, MA Editions, septembre 1987, page 100), peut-être aussi à cause du passé militant de tous ses membres, dont un (Charles Barthélémy) participa à ses travaux, se borna dans sa séance du 20 septembre 1944 à estimer « que le C.O.S.I. dont les fonds provenaient en partie de la confiscation des biens israélites, doit cesser de fonctionner ». Le 21 septembre, il « rappelle à M. le Préfet que le C.O.S.I. fonctionnait grâce à la vente des biens israélites. Il demande la mise sous séquestre de tout l’avoir mobilier et immobilier du C.O.S.I. et la suppression de cet organisme allemand »

Lors du congrès de l’Union des syndicats ouvriers CGT, tenu à Vesoul le 25 août 1945, un nouveau bureau fut constitué : Marcel Edel, secrétaire général, Etienne Roblet, secrétaire général adjoint, Paul Aubriot*, trésorier et Lucienne Jacquin, trésorière adjointe.

En 1946, elle fut même secrétaire adjointe permanente à l’Union départementale des syndicats CGT à Vesoul. Reconduite dans ses fonctions en 1947, elle était également secrétaire du syndicat des employés CGT de Vesoul.

Elle fut désignée le 5 janvier 1948 secrétaire adjointe du bureau de l’UD provisoire de la CGT-FO constituée à Vesoul le même jour (le secrétaire général étant Jean Thevenot*). Elle était à ce moment employée principale à la caisse de sécurité sociale et dès le lendemain, le 6 janvier 1948, le syndicat départemental des employés donna son adhésion à FO.

Le 18 mars 1948 eut lieu le premier congrès de l’UD-FO. Elle fut élue secrétaire générale adjointe. Lors du renouvellement du bureau de cette UD, le 2 décembre 1951, elle fut élue secrétaire (avec Gilbert Durepert, Marcel Foessel* et Jean Jacob). Il en fut de même lors du congrès annuel tenu le 18 janvier 1953 à Ronchamp et de celui du 28 mars 1954 tenu à Héricourt.
Lors du congrès qui se tint à Vesoul le 17 avril 1955, onze membres de l’ancienne commission exécutive souhaitèrent se retirer pour protester, entre autre, contre la politisation de certains membres. Lucienne Jacquin fut réélue à la commission exécutive mais pas au bureau. Il ne semble pas qu’elle ait été candidate lors du 6e congrès (Lure le 30 septembre 1956).

Le 20 janvier 1957, elle fit partie de ceux qui créèrent l’Union Locale des syndicats FO à Vesoul et se vit confier le poste de trésorière adjointe. Son nom n’apparaît plus ensuite dans la documentation actuellement disponible.

Un différend, qui l’opposa durement à l’ensemble de la commission administrative, marqua sans doute une étape difficile dans son militantisme. Elle fut désavouée et les années qui suivirent lui donnèrent tort puisque l’UD surmonta ses difficultés et occupa rapidement toute sa place dans le paysage syndical haut-saônois.

Elle prit sa retraite comme chef de service à l’URSSAF de Vesoul. Elle était chevalier du Mérite Social.

Elle épousa Paul Jacquin le 24 décembre 1927 à Dijon (Côte-d’Or). Elle eut trois enfants. Paul Jacquin fut également un militant FO parmi les fonctionnaires du Ravitaillement général à Vesoul.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140383, notice JACQUIN Lucienne [née HUGUENY Lucienne] par Jean-Claude Grandhay, version mise en ligne le 11 mai 2012, dernière modification le 22 mai 2012.

Par Jean-Claude Grandhay

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Saône, 14 M 53 ancienne cote, 1333 W. — Arch. de la mairie de Vesoul. — L’Union démocratique, 31 août 1945. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 1er janvier 1948, 8 novembre 1951, 22 et 29 janvier, 19 février 1953. — Comptes rendus des congrès confédéraux FO de 1948 et de 1950. — Informations transmises le 2 mai 2011 par Alain Grosdemouge, secrétaire général de l’Union départementale FO de la Haute-Saône. — Notes de Louis Botella. — État-civil de Bourbonne-les-Bains.

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