PORTALÈS Georges, Casimir

Par Louis Botella

Né le 27 juillet 1939 à Toulouse (Haute-Garonne) ; ouvrier plombier puis démonstrateur installateur, ensuite technico-commercial ; syndicaliste Force ouvrière (FO) de la Haute-Garonne ; membre des Jeunesses socialistes SFIO ; libre penseur.

Georges Portalès à son bureau
Georges Portalès à son bureau

Georges Portalès est le fils d’un employé de Gaz de France, qui fut prisonnier de guerre en Allemagne, et d’une femme de ménage. Il eut un frère, Francis, aujourd’hui décédé.

Après l’obtention du certificat d’études primaires, il entra en apprentissage dans sa ville natale. Après celui-ci, il partit travailler à Saint Cloud (Hauts-de-Seine) à peine âgé de dix-sept ans. Il effectua son service militaire en 1959 au 2e régiment du génie à Metz où il devint maître-ouvrier. Puis, il fut affecté au Centre d’essais atomiques à Reggan (Sahara alors français). Libéré de ses obligations militaires le 19 janvier 1962, il s’installa à Toulouse et travailla avec son oncle dans le commerce puis il fut embauché à la Cie Singer en 1964 en tant que démonstrateur installateur d’électroménager puis il devint technico-commercial.

Georges Portalès fut l’un des responsables de Jeunesses socialistes SFIO de Toulouse auxquelles il adhéra en 1964, parrainé par Yves Simon*, syndicaliste FO, alors adjoint au maire socialiste de Toulouse..

Il abandonna, par la suite, toute activité politique pour se consacrer totalement au syndicalisme. Libre Penseur, il restera fidèle aux idéaux de Jean Jaurès dont il est un grand admirateur.

En 1966, avec un groupe de camarades, il créa une section syndicale FO chez Singer. L’établissement de Toulouse ne possédait pas encore d’implantation FO. Il prit une part active à la mise en place de structures représentatives du personnel dans la région Midi-Pyrénées pour cette société : délégation du personnel et comité d’établissement. Il fut alors représentant de son organisation syndicale au comité d’entreprise et participa aux réunions des délégués du personnel.

En mars 1967, il fut élu secrétaire général du syndicat FO des employés de commerce de la Haute-Garonne. Il succéda alors à Martial Despouy* devenu président de la section commerce du conseil de prud’hommes de Toulouse.

Il mena la délégation de son organisation syndicale dans le cadre de la convention collective du commerce non alimentaire de Haute-Garonne, convention collective qui s’appliqua à la Cie Singer de Toulouse. Après de nombreuses discussions, la direction générale de Singer accepta le principe d’une négociation pour aboutir à la mise en place d’une convention collective nationale d’entreprise.

En 1967, Georges Portalès fut désigné par la Fédération FO des employés et cadres comme représentant syndical national au sein de Singer. Il participa à la création d’une commission paritaire d’entreprise de la division Couture et Confort où furent négociées la mise en place de grilles de salaires cohérentes et la politique salariale. Il fut alors placé à la tête d’une Intersyndicale. Il est élu par ses camarades président de la commission de formation dont la création devint obligatoire par les textes.

Il siégea également comme représentant syndical FO au comité central d’entreprise Singer S.A- qui regroupe les usines de fabrication de machines à coudre, la division couture et confort, la division Informatique ainsi que Servifrance, entreprise de services. La multinationale Singer employa alors 12 000 salariés en France.

Georges Portalès, appuyé par l’ensemble des organisations syndicales présentes lors de la réunion paritaire nationale, présenta un projet de convention collective nationale. Après trois années de travaux au sein de la commission paritaire nationale, la convention collective nationale du commerce des machines à coudre fut signée le 1er juillet 1973.

En mai 1968, la Fédération FO des employés et cadres tint son congrès à Toulouse. Au cours de celui-ci, il fut élu responsable régional « commerce » de cette fédération pour la région Midi-Pyrénées et devint membre, au plan national, de la commission exécutive de la section fédérale du commerce. Il partagea alors son temps entre Toulouse et Paris.

Ami et proche collaborateur de Pierre Barthès*, secrétaire général de l’UD de la Haute-Garonne, il prit une part importante dans la création de nombreuses sections syndicales dans le secteur privé. La loi du 27 décembre 1968 portant sur le droit syndical dans l’entreprise ayant favorisé la création de nouvelles sections syndicales, un besoin de formation des militants syndicaux se fit jour.

Pierre Barthès et Georges Portalès mirent en place le CREO (Centre régional d’éducation ouvrière) FO de Midi-Pyrénées, dont ils furent les animateurs durant une quinzaine d’années. Cette structure fut pérennisée.

Il fut élu conseiller prud’homme à Toulouse en décembre 1968. Après 18 ans de mandat électif, il fut promu conseiller prud’homme honoraire. Il intervint lors du congrès national de 1974 à Cannes de la Prud’homie française pour rappeler la revendication de sa confédération, à savoir la désignation des conseillers prud’homaux par les organisations syndicales et non par l’élection.

En janvier 1980, Georges Portalès devint permanent, salarié de la Confédération FO avec la qualification d’assistant Juridique. Il assuma alors également les fonctions de secrétaire et de membre du bureau de son UD. Il eut la responsabilité de la commission juridique. À la Confédération à Paris, il participa à la commission chargée de l’élaboration des grilles de formation des militants syndicalistes et des conseillers prud’hommes FO dont il assura la formation à Toulouse. Par arrêté interministériel du 4 janvier 1985, il fut désigné membre du Conseil supérieur de la prud’homie. Il y siégea jusqu’à 1987.

En décembre 1982, l’UD mit en place sa commission emploi formation dont Georges Portalès devint le président. Il siégea, dès sa création au sein du comité régional de la formation professionnelle et de l’emploi de Midi-Pyrénées. Il négocia avec le patronat la mise en place de structures concernant la formation professionnelle, l’amélioration des conditions de travail, la formation en alternance des jeunes...

Lors de la succession d’André Bergeron à la tête de FO, une campagne interne très intense eut lieu. Georges Portalès se prononça en faveur de Marc Blondel* alors que la majorité de la commission exécutive prit position en faveur de Claude Pitous.

Tous les mandats de Georges Portalès lui furent retirés. Après l’élection de Marc Blondel en février 1989, il fut mis à nouveau à la disposition de son UD dont les secrétaires généraux furent successivement Maurice Gendre* et Joseph Bellanca.

Passionné par l’histoire du mouvement syndical tant au niveau national que local, il réalisa de nombreux reportages photographiques et vidéo ainsi que des interviews d’acteurs syndicaux de la Haute-Garonne.

Après son départ à la retraite en 1998, il mit en place, au sein de son UD, une commission histoire. Il publie des pages d’Histoire et des biographies d’anciens syndicalistes sur le site Internet de l’UD. Il est membre actif de l’AERI- Association pour des études sur la Résistance Intérieur, crée par Serge Ravanel, chef des FFI qui libérèrent Toulouse le 19 août 1944. Il est membre associé du Conseil Départemental de la Résistance de la Haute-Garonne.

De son mariage en 1963 avec Colette Allouche, naquirent une fille et trois garçons. Le couple a neuf petits-enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143486, notice PORTALÈS Georges, Casimir par Louis Botella, version mise en ligne le 12 décembre 2012, dernière modification le 13 décembre 2012.

Par Louis Botella

Georges Portalès à son bureau
Georges Portalès à son bureau

ŒUVRE : Georges Portalès,Mai 1968 et ses conséquences, (plaquette de 16 pages) [s. d.].

SOURCES : Arch. de l’UD FO de la Haute-Garonne. — Arch. Dép. Haute Garonne (Fonds de l’UD FO, 175 J, Fonds Georges Portalès, 1 J 1884). — Rapport d’activité pour le congrès confédéral FO de mai 1977. — Informations transmises le 6 décembre 2012 par Georges Portalès.

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