MERCIER Georges [Allier]

Par Julian Mischi

Né le 1er juillet 1925 à Blomard (Allier), mort le 25 janvier 1989 à Saint-Bonnet-de-Four (Allier) ; cultivateur ; militant communiste et paysan de l’Allier ; responsable national et départemental de l’ANPBR (Association nationale des preneurs de baux ruraux), président de la SDFM (Section départementale des fermiers et métayers), de la FDSEA et de la chambre d’agriculture de l’Allier, membre du bureau fédéral du PCF, conseiller municipal de Saint-Bonnet-de-Four.

Georges Mercier naquit le 1er juillet 1925 à Blomard, dans une famille de petits métayers. Il vécut sa petite enfance à Vernusse (Allier) sur l’exploitation de ses parents. Il fréquenta l’école primaire de Vernusse et obtint en 1937 le certificat d’études primaires en étant classé premier du canton. Il suivit ensuite les cours de scolarité prolongée à Montmarault (Allier). En 1939, il devint aide familial sur l’exploitation de son père, alors fermier des 17 hectares de la locaterie de La Pouge, à Saint-Bonnet-de-Four. Dans le même temps, il était ouvrier agricole sur les exploitations des environs ainsi que facteur remplaçant.
Dès son plus jeune âge, Georges Mercier fut en contact avec le syndicalisme agricole par l’intermédiaire de son père, secrétaire du syndicat agricole local. A partir de l’âge de seize ans, il participa activement à la résistance à l’occupant, dans le cadre d’organisations de jeunesse et ensuite comme agent de liaison des Francs-tireurs partisans. Il adhéra au Parti communiste français en pleine clandestinité, en 1943.

À la Libération, il joua un grand rôle dans la mise en place des organisations agricoles issues de la Résistance, organisations qui succédèrent au système de l’Occupation centré autour de la Corporation paysanne. Il participa à l’organisation des jeunes à la campagne avec une mission de relance du syndicalisme chez les jeunes exploitants, ce qui donna naissance au Cercle départemental des jeunes agriculteurs (CDJA).

En 1949, Georges Mercier occupa les fonctions de gérant de la coopérative agricole de Saint-Bonnet-de-Four-Montmarault, jusqu’à sa transformation après la constitution de la Coopérative agricole bourbonnaise (CABL). Il épousa Lucette Tardivat en 1950 avec qui il eut deux enfants : Eliane et Alain. La première devint enseignante et le second cultivateur. Après son mariage, Georges Mercier fut salarié agricole chez ses beaux-parents, métayers des 36 hectares du domaine de l’Auge à Saint-Bonnet-de-Four.

Georges Mercier devint en 1953 secrétaire général de la Section départementale des fermiers et métayers (SDFM) et assura des permanences juridiques à Montluçon. Aux côtés d’Albert Poncet, il participa à l’activité du comité de Guéret au sein duquel il siégeait en qualité de secrétaire. En 1956, le bail de métayage de son beau-père fut converti en bail de ferme sur 26 hectares. Il devint alors co-preneur dans le cadre d’une entente familiale. Il afferma en 1963 11 hectares de la locaterie du Genévrier à Saint-Bonnet-de-Four, et s’y installa. Il reprit ensuite le fermage de son beau-père décédé. En 1966, il agrandit son exploitation de 16 ha en fermage, puis en 1969 acheta la locaterie des Sablons (14 ha) à Saint-Bonnet-de-Four, et en 1971 20 nouveaux hectares aux Marceaux (commune de Beaune d’Allier).

Georges Mercier fut élu en 1958 à la chambre d’agriculture. En 1965, il devint délégué cantonal puis vice-président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). Il fut élu en 1967 à la présidence de la SDFM et à celle de l’Association départementale d’Aménagement des structures d’exploitations agricoles (ADASEA) qu’il se chargea de mettre en place pour le département de l’Allier.

Animateur de la section du PCF de Montmarault (Allier) depuis la Libération, Georges Mercier entra au comité puis au bureau fédéral du PCF de l’Allier. Il fut le candidat communiste aux élections cantonales pour le canton de Montmarault en 1951 : il recueillit 1910 voix soit 39,4 % des inscrits pour 4 848 suffrages exprimés et 7 409 inscrits, puis au second tour 1 930 voix contre 2 862 pour le candidat SFIO qui fut élu. Toujours candidat en 1958, il échoua à nouveau comme en 1964, où il fut battu au second tour par le candidat de droite Bizebard en obtenant 2 299 voix pour 6 369 inscrits et 4 728 exprimés. Une dernière fois candidat en 1970, il recueillit 1 794 suffrages soit 28,2 % des inscrits au premier tour puis fut battu par le sortant, l’UDR Bizebard, en rassemblant 2 299 voix soit 36,1 % des inscrits au second tour. Georges Mercier fut d’autre part conseiller municipal de Saint-Bonnet-de-Four où il résidait, à partir de 1971. Il quitta le bureau fédéral du PCF en mai 1964, mais resta au comité fédéral.

En 1973, Georges Mercier devint, en tant que président de la FDSEA, le premier responsable syndical du monde paysan de l’Allier. Il fut alors contraint d’abandonner l’exploitation du Genévrier et regroupa son exploitation avec son fils autour du domaine de l’Auge. Devenu vice-président de la chambre d’agriculture de l’Allier en 1974, il renonça à la présidence de la SDFM. En 1975, il fut élu président de la chambre d’agriculture de l’Allier.
Georges Mercier resta président de la FDSEA jusqu’au 43e congrès de mai 1988 où il laissa la place à Henri Friaud. Il décéda en janvier 1989, en pleine préparation des élections à la chambre d’agriculture où il s’était à nouveau porté candidat en conduisant la liste FDSEA-CDJA.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146158, notice MERCIER Georges [Allier] par Julian Mischi, version mise en ligne le 25 avril 2013, dernière modification le 19 septembre 2017.

Par Julian Mischi

SOURCES : Archives de la fédération du PCF de l’Allier. — Bourbonnais-Hebdo n° 527 du 1er au 7 février 1989. — Renseignements communiqués par la veuve de l’intéressé, Lucette Mercier.

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