MORIN Guy, Émile, Jules

Par Jacques Cousin

Né le 25 mai 1934 à Laval (Mayenne) ; instituteur puis professeur de collège d’enseignement général en Mayenne ; militant syndicaliste ; militant communiste.

Son père exerçait la profession d’ouvrier électricien, sa mère celle de blanchisseuse pour les particuliers. Ils avaient six enfants. Guy Morin, frère de Jean Morin*, fréquenta l’École normale d’instituteurs de Laval de 1951 à 1955 et en sortit avec le baccalauréat. Il fut d’abord instituteur, puis professeur successivement au collège d’enseignement général d’Andouillé et au collège Alain Gerbault de Laval.

Lors du renouvellement du conseil syndical de la section mayennaise du Syndicat national des instituteurs, en mars 1967, chacune des trois tendances présenta sa propre liste et son propre programme. La liste « Unité et Action » obtint 6 sièges sur les 25 à pourvoir. Morin, alors instituteur à Montflours (Mayenne), qui se trouvait en douzième position ne fut donc pas élu. Il entra au conseil syndical de la section en mars 1969. Lors de la réunion du CS le 25 mars 1969, Lucien Sosson* proposa à chaque tendance de désigner un secrétaire-adjoint. Les élus « École émancipée » refusèrent de participer au bureau. Morin fut élu comme secrétaire-adjoint de la section au titre de la tendance « Unité et Action », en compagnie de Georges Derbrée* pour le compte de la tendance majoritaire. Cependant, lors de l’assemblée générale du 18 juin 1970, le rapport d’activité de la section présenté par Sosson, au nom de la tendance majoritaire, fut mis en minorité par les élus « École émancipée » alliés à une partie des conseillers « Unité et Action » (67 pour, 70 contre et 15 abstentions). L’ensemble du conseil syndical démissionna la semaine suivante. Aux élections qui suivirent, le rapport des forces en présence fut légèrement modifié, « Unité et Action » gagnant un siège au détriment de l’ « École émancipée » : 15 UID, 4 EE, 5 UA dont Guy Morin. Ce dernier fut proposé par « Unité et Action » comme secrétaire-adjoint de la section avec cependant l’exigence d’une participation réelle au fonctionnement du bureau. Devant le refus de la majorité par 15 voix contre 5 et 4 refus de vote, il retira sa candidature.

En mars 1971, se déroulèrent les élections organisées pour le renouvellement statutaire du conseil syndical. Guy Morin se présenta comme tête de liste de la tendance « Unité et Action » qui conserva son sixième siège au plus fort reste. Au moment du vote pour désigner le bureau, 16 voix se prononcèrent pour un bureau homogène UID, 5 voix contre. Guy Morin ne posa pas sa candidature à un poste de secrétaire-adjoint. Il fut réélu conseiller syndical en avril 1973 et en mars 1975, après avoir abandonné la tête de liste à Louis Gaonac’h. Cette même année, les résultats aux élections à la commission administrative paritaire départementale le désignèrent comme suppléant d’Hervé Penven*. Entre temps, au conseil syndical du 8 janvier 1975, il eut, comme tous les autres conseillers syndicaux, à se prononcer sur la mesure d’exclusion réclamée par Sosson* à l’encontre d’Albert Pelé*, leader de la tendance « École émancipée » en Mayenne, accusé d’action fractionnelle. Pelé avait, quelques mois plus tôt, annoncé publiquement qu’il ne ferait pas la grève nationale décidée par le conseil national du SNI pour le 11 octobre 1974. Sa tendance avait publié des communiqués de presse allant dans le même sens, tout en créant une caisse de solidarité indépendante de la section départementale du SNI. Guy Morin condamna cette d’initiative : « [...] dans une organisation démocratique, de tels cas sont inimaginables. L’EE a mis sur pied un syndicat parallèle et a pris des positions vraiment divergentes de celles du SNI ». Cependant, au moment du vote, il se rallia à la position de son leader, Gaonac’h qui aurait préféré que l’on sanctionne Pelé par un blâme. Finalement, 14 voix (UID) se prononcèrent pour l’exclusion et 4 (UA) contre. Les membres de la tendance EE avaient quitté la salle avant le vote. Le mandat de Guy Morin au conseil syndical fut reconduit deux fois : en mars 1975 et mars 1979. Aux élections suivantes et jusqu’en 1990, il se contenta de présenter une candidature de soutien à sa tendance.

En 1992, Guy Morin rejoignit le SNUIPP et la Fédération syndicale unitaire. Militant actif de ces organisations, retraité, habitant Laval, il devint secrétaire adjoint de la Fédération générale des retraités.

Guy Morin avait été membre du cercle de l’Union de la Jeunesse républicaine de France à l’école normale et était resté sympathisant du Parti communiste français auquel il adhéra en 1968. Secrétaire d’une cellule, membre du comité de la section communiste de Laval, il entra au comité de la fédération communiste en 1971. La conférence fédérale de 1972 l’élut pour faire partie du secrétariat fédéral mais celle de 1974 le désigna seulement au comité fédéral pour respecter les statuts du SNI, interdisant aux élus syndicaux d’avoir des responsabilités exécutives dans les organisations politiques. Par la suite, toujours membre du comité fédéral puis du bureau départemental du PCF, il soutint l’accession de Robert Hue au secrétariat général du PCF lors du congrès de Saint-Ouen.

Guy Morin fut candidat aux élections du Conseil général dans le canton de Chailland le 23 septembre 1973 et le 18 mars 1979, puis fut à nouveau candidat dans le canton de Craon en 1985. Il milita également au Mouvement de la Paix, dans le Collectif Algérie et fut un des animateurs de l’Appel des Cent dans le département.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146463, notice MORIN Guy, Émile, Jules par Jacques Cousin, version mise en ligne le 15 mai 2013, dernière modification le 15 mai 2013.

Par Jacques Cousin

SOURCES : Arch. dép. Mayenne, La Voix Syndicale. — Archives du comité national du PCF. — Bulletin départemental de l’Éducation nationale, Mayenne, tableau de classement, janvier 1969. — Renseignements fournis par Guy Morin. — Notes de Jacques Girault.

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