Par Amar Benamrouche et René Gallissot
Né le 1er décembre 1895 à Bougie [Bejaïa] (Algérie), mort le 6 janvier 1965 à Toulon (Var) ; instituteur puis agent d’assurances ; délégué financier socialiste en 1945 ; maire de Bougie et conseiller général de 1945 à 1958 ; secrétaire fédéral de la SFIO du département de Constantine ; opposé à l’indépendance algérienne par républicanisme français de gauche ; après le 13 mai 1958, placé en résidence surveillée à Alger.
La famille paternelle est arrivée en Algérie dès les débuts de la colonisation ; le grand-père était devenu entrepreneur de travaux publics ; le père de César Comolli est encore appelé le florentin pour marquer l’ascendance italienne. À 19 ans en 1914, César Comolli est admis à l’École normale de Constantine, mais il n’intègre l’école qu’en 1919 après avoir fait la guerre comme engagé volontaire ; il est deux fois blessé sur le front. Il est nommé instituteur à Bougie où il enseigne de 1922 à 1941. En avril 1941, il est muté à Duvivier (Bouchegouf) « en raison de ses opinions gaullistes ». En juin 1941, il prend sa retraite, se fait agent d’assurances ; plus encore, après le débarquement allié de novembre 1942, il va se consacrer pleinement à l’action politique.
Il devient secrétaire fédéral de la SFIO pour le Constantinois. Il est alors candidat à maintes reprises aux élections aussi bien régionales que nationales. En 1945, il devient maire de Bougie et Conseiller général ; il sera réélu en 1951 ; en 1945, il avait été élu à l’Assemblée financière.
Avec continuité, il se prononce contre le nationalisme algérien ; il l’affirme en mars 1956, à la conférence d’information des secrétaires fédéraux, parlementaire et membres socialistes de l’assemblée de l’Union française ; au Conseil national de la SFIO de mars 1958, il le redit en condamnant la « rébellion » algérienne et les actes de terrorisme ; l’avenir se situe toujours dans l’égalité républicaine française.
En mai 1957, César Comolli devient président du Conseil général du département de Sétif nouvellement créé. L’année suivante en 1958, il est encore candidat aux élections législatives sous l’étiquette Fraternité algérienne, en pleine guerre, et il continue à siéger au conseil municipal de Bougie. Après le coup de force du 13 mai, un arrêté du 30 mai 1958, par ordre des autorités militaires françaises en Algérie, l’interdit de séjour à Bougie et l’assigne en résidence surveillée à Alger. Après l’indépendance, il se retire à Toulon où il meurt en 1965 à l’âge de soixante-dix ans.
Par Amar Benamrouche et René Gallissot
SOURCES : Arch. Nat., Paris, F 1a 3210, 3214, 3252 et 3284. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 103. -Presse locale, notes de L.-P. Montoy. — Notes de A. Caudron reprises dans la notice par Gilles Morin, dans DBMOMS, t. 3, 2007.