POTTIER Robert, Émile

Par André Caudron

Né le 10 juillet 1921 à Croix (Nord), mort le 23 avril 2013 à Juvisy-sur-Orge (Essonne) ; responsable fédéral de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) ; permanent du Mouvement populaire des familles (MPF), dirigeant du Mouvement de libération ouvrière (MLO) et de la Confédération nationale des Associations populaires familiales.

Fils d’Émile, Jean-Baptiste Pottier, caoutchoutier, et de Jeanne Louise Lannoye, repasseuse, Robert Pottier fréquenta l’école primaire jusqu’à l’âge de treize ans. Il fut ensuite « gratte-papier » d’entreprises de Roubaix (Nord), chez Charles Huet puis Motte-Bonnet fils, avant d’être employé en 1938 à la caisse primaire d’assurances sociales « La Famille Capitalisation », dans la même ville.

Adhérent à la JOC, il devint permanent fédéral l’année suivante pour le secteur de Roubaix-Tourcoing et conserva ce poste pendant deux ans. Nommé permanent régional en 1941, il fut appelé à franchir maintes fois, clandestinement, la ligne de démarcation de la Somme durant l’occupation allemande, afin d’assurer la liaison avec la direction nationale du mouvement jusqu’en 1944. Un an plus tôt, il avait été contraint d’accomplir une période de travail obligatoire à l’usine Fives-Lille Cail de Denain.

Au lendemain de la Libération, Robert Pottier fit du journalisme pour Le Nord social, organe régional de la CFTC, ainsi qu’à La Croix du Nord, quotidien des diocèses septentrionaux. Il rejoignit la vie associative en 1946 à Roubaix d’abord, puis à Paris en 1950, comme permanent du MPF, issu de la JOC. Au congrès de Nancy, à la fin de 1950, le MPF se transforma en Mouvement de libération du peuple, et Robert Pottier fit alors partie de son secrétariat général. Dès l’année suivante, une scission provoqua la naissance du Mouvement de libération ouvrière qui se voulait un instrument de « promotion ouvrière collective ». Robert Pottier en fut l’un des fondateurs avec Isabelle Verhaeghe, ex-secrétaire générale du MLP, Roger Clément, Pol Echevin, Gabriel Meynard, Jeanne Clarin et d’autres amis, souvent du Nord. Le MLO se distingua par son opposition à la guerre d’Algérie et ses efforts de formation économique. Dégagé du « familial », il prônait un syndicalisme de masse, prenant en charge le quotidien et aboutissant au-delà des APF, en 1976, à la création de la CSCV (Confédération syndicale du cadre de vie). Il entendait mener une action à caractère éducatif, indépendante d’un contexte trop partisan, contrairement à son concurrent, le MLP, qui accordait la priorité au champ politique.

Robert Pottier, permanent du nouveau mouvement, chargé de la propagande, jusqu’en 1958, avait collaboré à Monde ouvrier, journal du MPF, avant d’être un leader de celui du MLO, Pour la libération du monde ouvrier, appelé communément Libé-MO, et remplacé par Vie populaire (1955), puis Quinze jours (1969-1971).

Membre de l’Action catholique ouvrière depuis son lancement en 1950, Robert Pottier fut aussi nommé secrétaire général en 1954 puis trésorier de la Confédération nationale des Associations populaires familiales, et secrétaire administratif de la Fédération de la métallurgie CFTC (1958). Rédacteur à Syndicalisme-Magazine de 1960 à 1981, il a milité également à la CSCV et chez les retraités CFDT de l’Essonne.

Il s’était marié à Roubaix le 8 février 1945 avec Nelly Marie Albertine Ameye. Sitôt inscrit au MPF, le couple vécut à Athis-Mons (Essonne) à partir de 1950.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article157404, notice POTTIER Robert, Émile par André Caudron, version mise en ligne le 11 mars 2014, dernière modification le 11 mars 2014.

Par André Caudron

ŒUVRE : Rapport sur la propagande, Meneurs, août 1950. – Notre campagne pour le logement, congrès national du MLO, octobre 1951. – « La presse du MLO », Les Cahiers du GRMF, IV, 1986, p. 135-162.

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. – Archives JOC : listes d’anciens permanents (44J-1134A). – André Caudron, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, IV. Lille-Flandres, Beauchesne, 1990. – Cahiers du GRMF (Groupement pour la recherche sur les mouvements familiaux), Villeneuve-d’Ascq (Nord), 15 volumes, 1983-2006. – Joseph Debès, Naissance de l’ACO, Les Éditions ouvrières, 1982. – Nord Éclair, 15 mai 1980. – Lettre de Robert Pottier, 8 mars 1988. – Notes d’Éric Belouet.

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