BRACHIN Joseph [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Originaire de la région de Belfort (Terr. de Belfort), marié et père de 4 enfants, ancien lecteur du journal La Frontière, Joseph Brachin s’installa à Linton (Indiana) en 1904 pour y travailler comme mineur. Son premier geste fut de se syndiquer à l’UMW.

Fin 1910, Joseph Brachin s’abonna à L’Union des travailleurs en joignant à sa lettre un petit versement à la souscription. En août 1911, il était l’un des dirigeants du groupe socialiste En avant pour la Fédération socialiste de langue française formé à Linton en réponse à l’appel d’Auguste Mahieu (voir ce nom). En novembre, la section socialiste comptait 40 membres, qui se prononcèrent avec enthousiasme au bénéfice de la fondation d’une Fédération socialiste de langue française. En février 1912, Brachin anima une réunion à Dugger (Indiana) qui déboucha sur la fondation d’une section socialiste. Mais cette euphorie fut de courte durée.

En 1912, après 26 années de travail au fond, Joseph Brachin se déclarait toujours aussi pauvre : en grève durant plus de deux mois du 1er avril jusqu’à la mi-juin, il n’avait reçu de son syndicat qu’un secours de 2 dollars en tout et pour tout. À la suite de cette lutte perdue, des centaines de mineurs quittèrent Linton en quête d’un emploi, et la conséquence directe en fut l’effondrement des effectifs de la section socialiste francophone, qui passa de plus de 100 à moins de 20 adhérents. Brachin lui-même dut partir. Il se réinstalla à Wheatland (Indiana), où il se retrouva totalement isolé. Pour cette raison, il demanda et obtint son rattachement à la section socialiste de Linton, afin de garder le contact avec ses anciens camarades.

Joseph Brachin resta un abonné généreux et dévoué de L’Union des travailleurs jusqu’à la disparition de ce journal en septembre 1916.