FERDINAND Claude [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Né en 1834 à Magny-les-Jussey (Haute-Saône), mort à Paterson (New Jersey) fin octobre 1914 ; ouvrier métallurgiste et ferronnier d’art, médaillé à l’Exposition de Philadelphie (1876) ; militant coopérateur et socialiste, partisan de la formation de colonies agricoles et de Labor Exchanges ; admirateur de Godin, il tenta de fonder un Familistère à Campgaw (New Jersey) ; collaborateur de L’Union des travailleurs.

Claude Ferdinand émigra aux États-Unis et s’établit à Paterson (New Jersey) en 1865 (en 1896 il demeurait 174 Railroad Avenue). Excellent ouvrier métallurgiste, il monta une usine à Campgaw (New York). En 1876, il obtint un certificat honneur à l’Exposition universelle de Philadelphie et en 1881 une médaille de l’Institut américain de New York. Spécialiste des balustrades en fer forgé, il fut amené à travailler dans plusieurs manoirs de la Nouvelle-Angleterre. Il était également un excellent musicien.

Militant coopérateur et socialiste désireux de changer pacifiquement la société, Claude Ferdinand se prononçait dans une lettre adressé à L’Ami des ouvriers en 1896 pour l’établissement de colonies agricoles. Il était à la même époque occupé à organiser un Labor exchange, mais il était plutôt pessimiste sur les chances de réussite de ce projet.

En février 1898, Claude Ferdinand annonça aux lecteurs de La Tribune libre la fondation prochaine d’une colonie agricole dans le New Jersey. Il semblerait que le projet se soit matérialisé vers la fin de l’année, après l’acquisition d’un terrain de 225 acres (90 ha) situé à 9 miles de Paterson. Chaque action valait 4 dollars, et les satuts adoptés étaient ceux de la Brotherhood of Cooperative Commonwealth.

En 1904, Claude Ferdinand s’abonna à L’Union des travailleurs. Lorsqu’il fit l’année suivante la connaissance de Louis Goaziou et lui exposa ses idées, il n’avait pas changé de ligne. Se prononçant contre la violence, mais également contre le recours à une stratégie électorale, il se faisait l’avocat de « l’Association pratique des Unions de métier », avec pour modèle de référence le Familistère de Guise, Godin étant à ses yeux le seul vrai socialiste. Dans une lettre à L’Union des travailleurs, il faisait savoir qu’il était à la recherche de cent volontaires prêts à s’associer dans un Familistère qu’il comptait lancer à Campgaw, relançant ainsi son vieux projet de 1898. Dans une correspondance publiée en décembre, il ne mentionnait pas l’état d’avancement de son projet, mais protestait contre la politique des coopératives et des Unions qui, en laissant leurs fonds s’accumuler, finançaient le capital et non l’essor du mouvement ouvrier.

Lecteur assidu de L’Union des travailleurs jusqu’à sa mort, Claude Ferdinand y donna de nombreux articles ayant trait à la coopération.

Il mourut à Paterson fin octobre 1914 à l’âge de 80 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159626, notice FERDINAND Claude [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 8 juin 2014, dernière modification le 8 juin 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCES : L’Ami des ouvriers, 15 janvier, 15 mars 1896. — La Tribune libre, 3 février, 15 décembre 1898. — L’Union des travailleurs, 2 juin 1904, 16 février, 7 décembre 1905, 3 décembre 1914 entre autres.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable