CLÈDES Jules [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis]

Par Michel Cordillot

Communiste icarien, Jules Clèdes était négociant à Toulouse (Haute-Garonne). Correspondant de Cabet dans cette ville, il collecta des fonds au bénéfice des Polonais en 1846 après l’appel à souscription lancé par Cabet.

Jules Clèdes émigra aux États-Unis au début de l’année 1853 pour rejoindre la communauté de Nauvoo (Illinois). Dans une lettre à Béluze (citée par Jules Prudhommeaux), Cabet ne se réjouissait guère de cette arrivée : « Clèdes, presque aveugle et presque incapable de travailler » ne lui paraissait pas pouvoir répondre aux besoins pressants des Icariens en matière de main-d’œuvre. En juillet 1854, Clèdes figurait pourtant toujours sur la liste des membres de la communauté, de même que son épouse (blanchisseuse), leurs trois fils Jules, Icar(e) et Maximilien (nés respectivement les 2 juillet 1845, 6 août 1847 et 7 juillet 1849), et sa belle-sœur. Il était à cette date responsable du réfectoire de la colonie.

Au printemps 1856, Jules Clèdes prit le parti de la minorité restée fidèle à Cabet, et il vota en faveur de ce dernier le 12 mai. Deux jours auparavant, il avait écrit à Brousse resté en France : « M. Cabet a bu le calice jusqu’à la lie, il ne lui manque plus qu’à gravir le Golgotha !! et il ne manquera pas de bourreaux, car il y en a un qui s’offre de le pendre s’il le faut ! Ah ! Quelle honte pour le Peuple ! Je rougis de vous apprendre tous ces faits. »

Jules Clèdes suivit Cabet à Saint Louis, puis fut membre de la communauté de Cheltenham (Missouri). Au début de la guerre de Sécession, il fut l’un de ceux qui s’engagèrent dans les rangs de l’armée nordiste, apportant du même coup d’appréciables ressources financières à la communauté.

On retrouve le nom de Jules Clèdes en 1873 parmi les membres et sympathisants de la section française n° 14 de l’AIT de Saint Louis ayant souscrit à la collecte lancée au bénéfice des veuves et des orphelins des combattants de la Commune de Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161352, notice CLÈDES Jules [Dictionnaire biographique du mouvement social francophone aux États-Unis] par Michel Cordillot, version mise en ligne le 8 juillet 2014, dernière modification le 8 juillet 2014.

Par Michel Cordillot

SOURCES : BN, Papiers Cabet, Nafr. 18 149, ff. 132 à 134, lettre de Clèdes à Brousse datée du 10 mai 1856 ; AN, BB18 1451, doss. 3598 ; Le Populaire de 1841 ; Colonie icarienne, 26 juillet, 27 septembre 1854 ; Le Socialiste, 23 février 1873 ; Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély & cie, 1907 ; note de François Fourn.

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