NEVEU Georges, Paul, Lucien, Maurice, Yves

Par Jacques Defortescu

Né le 22 janvier 1929 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; apprenti- métreur en bâtiment, éducateur ; prêtre du diocèse de Rouen, prêtre-ouvrier ; militant CGT, conseiller prud’homal.

Georges Neveu en 2014
Georges Neveu en 2014

Ainé de cinq enfants, deux frères, deux sœurs décédées en bas âge, Georges Neveu, naquit et grandit dans une famille ouvrière à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Son père prénommé également Georges, cordonnier dans sa première jeunesse devint tailleur de pierre pour la réhabilitation des monuments historiques, sa mère ouvrière dans une des nombreuses filatures de la région rouennaise dès l’âge de douze ans, devint en 1942 femme de ménage puis gardienne d’immeubles. Il fut élevé dans une famille avec un grand-père et un père adhérents à la CGT et un oncle communiste. Sa mère lui racontait comment elle participait aux manifestations en chantant : « Vive la grève, à bas les patrons, c’est nous qui s’crève et c’est eux qu’on l’pognon. » Toute la famille ne cachait pas son vote pour le PCF et l’emmenait fréquemment aux meetings syndicaux et politiques. C’est ainsi qu’il participa dès neuf ans, à de nombreux meetings de soutien aux républicains espagnols dans les jardins de l’Hôtel de ville de Rouen en 1938.

Après une formation à l’école publique Michelet à Rouen de 1935 à 1941, il suivit ces études au Collège Moderne jusqu’en 3e en 1945. Il obtint alors le Brevet élémentaire supérieur puis le Brevet des Arts et Métiers dans la foulée. Georges Neveu entra en 1945 au travail chez Lanfry, dans la même entreprise que son père, comme apprenti - métreur en bâtiment. Il y resta un an, et rentra au Petit-Séminaire en 1947 en vue de Sacerdoce.

Son père, très anticlérical, y consentit du bout des lèvres, à contre cœur : « Tes études ! Pas un sou pour les curés disaient-il » Pendant trois ans, il étudia alors la philosophie jusqu’au Bac C. Ce monde inconnu pour lui, qui, à huit ans avait refusé d’aller au catéchisme.

C’est à quatorze ans, en 4e qu’il avait rencontré un prêtre, entrainé par un copain de quartier à une fête. Curieux, le jeune Georges avait voulu en savoir davantage. Le prêtre silencieux, lui avait donné une bande dessinée sur la vie du Christ. Georges en fut bouleversé jusqu’au fond de lui.

Il demanda alors à faire sa communion solennelle dans la plus stricte intimité. Ainsi, à sept heures du matin, une messe en semaine, seul avec le curé qui dit la messe, la chaisière et sa maman pour l’accompagner, il communia, « sans tralala »(selon sa formule), après quoi il se rendit immédiatement, à huit heures et demie au collège pour poursuivre ses études.

Plus tard, il demanda au prêtre de faire quelque chose pour l’église et pour la classe ouvrière. Il avait alors quinze ans. Le prêtre lui confia alors les gamins du patronage. Dans le même temps, il fréquentait les formations pédagogiques de L’UFCV cœurs vaillants/cœurs d’or (Union Française des Centres de Loisirs et de Vacances).

C’est dès cette époque que Georges Neveu se situa dans une double fidélité à l’Église et à la classe ouvrière.

De 1950 à 1956, Georges Neveu suivit des études en théologie au grand séminaire de Rouen. Pendant cette période, il fit son service militaire pendant un an en Allemagne et refusa de partir comme volontaire en Indochine comme lui demandait la hiérarchie militaire. Il fut ordonné prêtre en 1956 et fut vicaire à la paroisse de Maromme (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) jusqu’en 1970 puis, de 1970 à 1977, à celle des Sapins (banlieue ouvrière de Rouen) puis, de 1977 jusqu’en 1979, à la paroisse Sainte-Thérèse de Saint-Étienne du Rouvray.

En 1979, il fut embauché au CRAIHN (Centre de rééducation pour l’enfance et l’adolescence inadaptée de Haute-Normandie) qui deviendra PEP (Pupille enseignement publique). Il travailla dans un établissement « L’Éclaircie » jusqu’en 1994, à Rouen et Barentin, comme éducateur scolaire. C’est là qu’il prit sa première carte syndicale à la CGT en 1979.

En 1956, il était devenu aumônier de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) puis des adultes en ACO (Action Catholique Ouvrière). Le fait d’être devenu prêtre ouvrier l’amena à devenir délégué responsable des prêtres ouvriers de Haute et Basse Normandie et délégué national puis à l’international avec des rencontres régulières.

Dès 1980, au CREAIHN, Georges Neveu devint collecteur des timbres syndicaux, avant d’être élu délégué du personnel. En 1982, il fut élu délégué syndical CGT et en 1983 Conseiller Prud’homal jusqu’en 1994.

Retraité, militant toujours à la CGT, Il s’engagea alors au syndicat CGT des chômeurs et précaires de l’agglomération rouennaise, puis à dans la même activité à l’Union locale CGT de Quevilly/Couronne.
Il fut aussi depuis 1972 trésorier de la Croix bleue de Rouen, association caritative d’aide aux alcooliques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article161704, notice NEVEU Georges, Paul, Lucien, Maurice, Yves par Jacques Defortescu , version mise en ligne le 25 juillet 2014, dernière modification le 16 octobre 2019.

Par Jacques Defortescu

Georges Neveu en 2014
Georges Neveu en 2014

SOURCES : Archives IHS CGT 76. — Entretiens avec Georges Neveu, 12 mars, 4 juin et Aout 2014. — www.ihscgt76-lefilrouge.fr

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable