BERNIER Lucien

Lucien Bernier obtint une licence de Droit en métropole puis regagna son île natale où il s’installa comme avocat. Il adhéra tout d’abord au Parti radical, avant de rejoindre le Parti socialiste SFIO. À la Libération, en septembre 1945, il fut élu conseiller général du canton de Pointe à Pitre, puis de Saint-François en 1949 et fut reconduit dans cette fonction jusqu’à son décès. Il renforça son assise locale en se faisant élire adjoint au maire du chef-lieu du canton en 1947, puis maire de Saint-François en 1951. Il devait également conserver ce poste jusqu’à son décès. Porte-parole de la SFIO lors des absences de Paul Valentino*, il était présenté par le préfet en 1949 comme adversaire de l’assimilation. De 1949 à 1952, il présida la commission départementale et le groupe socialiste de l’Assemblée guadeloupéenne.

Candidat malheureux aux sénatoriales de mai 1952, Mucien Bernier fut élu conseiller de l’Union française du 10 octobre 1953 au 30 novembre 1958. Après le départ de Valentino du parti, Lucien Bernier fut entraîné dans les querelles des socialistes locaux. Frappé d’un an de suspension de délégation par la commission des conflits de la fédération socialiste SFIO le 7 février 1958, exclu le 5 novembre 1958, il s’était fait élire dans l’intervalle sénateur de la Guadeloupe le 8 juin 1958, sur une liste de la « Gauche guadeloupéenne », distincte de celle de la SFIO. La décision d’exclusion fut confirmée par la commission nationale des conflits le 16 octobre 1958, mais on retrouve Bernier comme délégué de la fédération au congrès national SFIO de 1960. Réélu sénateur le 26 avril 1959, il siégea au Palais du Luxembourg jusqu’au 1er octobre 1968. Secrétaire de la Haute Assemblée, il appartenait à la commission des affaires sociales et au groupe socialiste.