BIANCHI Constant, Joseph, Jean-Jacques

Constant Bianchi connut peu son père qui mourut à la guerre en 1918. Après des études à l’école primaire supérieure Jules Ferry à Cannes, et à l’école normale d’instituteurs de Nice, il obtint le brevet supérieur en 1929.

Instituteur suppléant au Cannet, il devança l’appel sous les drapeaux en octobre 1929. Titulaire du brevet supérieur de préparation militaire, il fut envoyé à l’école d’officiers de réserve de Saint-Maixent. Sous-lieutenant, affecté au 18e bataillon de Chasseurs alpins à Grasse, il fut libéré en octobre 1930. Entre 1930 et 1934, il fut instituteur à Nice (école du port), à Saint-Laurent-du-Var, à Antibes (école de la Fontonne) à Cannes (école de la Croisette) et à Nice (école de Sainte-Hélène). En juillet 1934, reçu au concours de rédacteur de préfecture, il fut affecté au service des Archives départementales à Nice.

Mobilisé en août 1939, comme lieutenant au 18e Bataillon de Chasseurs alpins, il fut fait prisonnier dans les Vosges en juin 1940, envoyé à l’oflag 17 A, près de Vienne, et fut rapatrié en mai 1945. Il fut décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec une citation.

En septembre 1946, constant Bianchi fut promu chef de bureau, rétroactivement à compter du 1er octobre 1942, promotion remise en cause après le rattachement des services d’Archives à l’Éducation nationale en 1945. Son emploi de chef de bureau au ministère de l’Intérieur fut transformé en emploi de sous-archiviste principal. Nommé dans le nouveau corps de documentaliste-archiviste le 1er janvier 1959, il fit toute sa carrière aux archives départementales des Alpes-Maritimes.

Il entra au bureau national du syndicat des Archives en décembre 1948. Ce syndicat, adhérent en 1945 à la Fédération générale de l’enseignement de la CGT, regroupait la quasi-totalité des personnels, archivistes et personnels techniques, et disposait au comité technique de la direction des Archives, en 1948, de neuf sièges sur dix (le syndicat CFTC disposant du dixième siège). En 1948, le syndicat des Archives avait quitté la FEN en raison de désaccords sur les modalités de reclassement des personnels des Archives. En décembre 1948, une rupture eut lieu dans le syndicat, à la suite du vote négatif des archivistes au comité technique paritaire sur le projet de statut des personnels techniques, présenté par le syndicat.

Secrétaire général adjoint de 1950 à 1957, Constant Bianchi fut élu secrétaire général en novembre 1957, succéda à Roger Vernegeol, sous-archiviste principal aux Archives de la Sarthe ; il fut renouvelé dans sa fonction jusqu’en 1972.

Fin 1955, début 1956, le syndicat des Archives, que les archivistes avaient presque tous quitté pour créer un nouveau syndicat affilié à la CGC, organisa un référendum pour choisir le rattachement à une centrale syndicale. Malgré la préférence du bureau pour un rattachement à la CGT-FO, les adhérents se prononcèrent pour le retour à la FEN et le syndicat réapparut au congrès de la FEN, en 1956, avec douze mandats. En 1957, il regroupait essentiellement les personnels techniques, dont un certain nombre « d’anciens des préfectures » qui avaient été déclassés par leur rattachement au ministère de l’Éducation nationale. Le syndicat disposait de cinq sièges sur dix au comité technique paritaire (trois au syndicat CFTC, et deux à la CGC).

Constant Bianchi incarna pendant plus de vingt ans les luttes des personnels techniques des Archives pour leur reconnaissance. Deux grands objectifs guidèrent son action syndicale : la possibilité pour des non chartistes d’accéder à un poste de conservateur d’archives, la revalorisation des statuts des personnels techniques. Il obtint, en 1959, la création d’un statut de documentalistes-archivistes, classé en catégorie A. En 1972, à la fin de son mandat, il arracha un vote favorable du comité technique paritaire de la direction des Archives de France sur l’accès au corps des conservateurs, mais ce vote resta lettre morte. Il obtint, à l’issue des événements de mai 1968, la représentation des personnels techniques à la commission supérieure des Archives.

Bianchi donnait libre cours à sa verve méridionale dans la rédaction des circulaires ronéotées du Syndicat national du personnel des Archives de la FEN, qui étaient, à raison de huit à dix par an, le lien entre des personnels peu nombreux, dispersés dans l’ensemble des départements. Il participa aux congrès de la FEN, mais il n’y prit jamais la parole. Il se situait dans le courant de la majorité fédérale.

Constant Bianchi rédigea plusieurs inventaires des archives des Alpes-Maritimes et mena des recherches d’histoire locale. Il fut traducteur juré de langue italienne auprès du tribunal civil de Nice.

Après son départ à la retraite, le 20 octobre 1975, Bianchi continua à se passionner pour les recherches d’histoire locale. Il publia, au total, vingt-et-un articles dans les Annales de la société scientifique et littéraire de Cannes et de l’arrondissement de Grasse, du tome XII (1949-1951) au tome XXXV (année 1989). Membre de cette société depuis 1948, il en fut conseiller à partir de 1970, et vice-président de 1979 à 1988. Il fut également membre de l’association des historiens de Cannes.

Constant Bianchi fut décoré des Palmes académiques en 1951 et de la Légion d’honneur en 1963. Marié à Reine-Marguerite Fleury en juin 1938, à Cannes, il eut trois enfants. Il mourut à son domicile niçois, à Cimiez en août 1996.