BONDUELLE Émilie, Juliette, dite Mimie

Par Éric Belouet, André Caudron

Née le 4 février 1939 à Marcq-en-Barœul (Nord), morte le 12 février 2016 à Lille (Nord) ; ouvrière d’usine textile ; permanente de la JOCF au Sénégal puis responsable de la JAC en Haute-Volta, institutrice (1953-1993) ; membre de l’ACO à Lille.

Fille d’un manœuvre spécialisé et d’une « ménagère » qui eurent six enfants, Mimie Bonduelle obtint le certificat d’études primaires et commença à travailler en 1943 dans une petite chaîne d’épiceries. À la veille d’être embauchée, elle avait adhéré à la JOCF. Voulant se rapprocher des jeunes travailleuses du textile et étendre l’audience du mouvement dans ce milieu, elle entra bientôt comme ouvrière à la Cotonnière de Fives, filature de 2 500 salariées. « Petit bout de femme, doté, il est vrai, d’une rare énergie » selon L.-N. Berthe, elle sonnait aux portes pour constituer des équipes jocistes dans différents quartiers. Elle habitait alors dans la banlieue lilloise, à La Madeleine, où elle devint rapidement responsable de section et assuma par la suite des responsabilités fédérales.

En 1952, la JOCF lui demanda de partir à Dakar afin d’assurer son développement au Sénégal. Elle suivait une formation de plusieurs mois à Paris quand elle dut rentrer précipitamment à Lille pour soigner sa mère tombée malade. Celle-ci mourut en septembre 1952 et Mimie Bonduelle s’occupa de son père pendant quelques mois. Elle gagna finalement Dakar en janvier 1953. Le voyage était payé par la JOCF mais, une fois en Afrique, les militantes jocistes devaient subvenir elles-mêmes à leurs besoins. Mimie Bonduelle trouva un poste d’institutrice peu après son arrivée et le conserva, avec plus de cinquante élèves, jusqu’en 1957. Durant ces années, parallèlement à son travail, elle s’efforça d’accroître l’implantation de la JOC en multipliant les réunions, sessions, journées d’études et récollections.

En 1957, un responsable de l’Action catholique s’adressa à Mimie Bonduelle pour obtenir une responsable jociste en Haute-Volta, et c’est à elle-même que la JOCF confia cette fonction. Après quatre ans et demi passés au Sénégal, elle gagna la Mission catholique de Baam (Haute-Volta). Là encore, elle exerça la profession d’institutrice tout en organisant, en sillonnant le pays à vélomoteur, à pied ou en train, des groupes de Jeunesse agricole catholique (JAC), mouvement plus conforme aux activités paysannes de la région. Dès lors, la JAC se répandit à travers le pays.

Mimie Bonduelle, toujours célibataire, vécut quarante années en Afrique, dont trente-six en Haute-Volta. Elle rentra en France en mai 1993 et s’installa pour sa retraite dans un grand ensemble d’HLM de la périphérie lilloise. Visiteuse de la prison de Loos, membre de l’Action catholique ouvrière (ACO), elle organisa dans son appartement des « réunions tricot » de femmes du quartier, où les conversations s’inspiraient des méthodes de l’ACO.

Elle avait un jumeau, Gérard, qui fut frère missionnaire des Pères blancs à Ouagadougou (Burkina). Plusieurs de ses frères et sœurs avaient milité à la JOC et au MPF.

Retirée dans un EHPAD à Lille elle y mourut le 12 février 2016.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17140, notice BONDUELLE Émilie, Juliette, dite Mimie par Éric Belouet, André Caudron, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 25 août 2022.

Par Éric Belouet, André Caudron

ŒUVRE : Émilie Bonduelle, On m’appelait Mimie !, Montréal, 2008.

SOURCES : Arch. JOCF (SG), certificats de travail. — La Semaine religieuse de Lille, 15 nov. 1964, p. 475-479. — P. Catrice, L’Église de Lille missionnaire, 3 vol. ronéotés, Lille-Roubaix, 1966-1967, t. 2, p. 241 ; t. 3, p. 68-69. — L.-N. Berthe, JOC Je te dois tout, Les Éditions ouvrières, 1980, p. 147-154.

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