ROBERT Jean-Louis, Henri

Par Claude Pennetier

Né le 17 décembre 1945 à Caudéran (Gironde) ; professeur d’université à Orléans puis à Paris 1 ; militant communiste de 1964 à 1992 ; historien social de l’Europe au XXe siècle ; président de l’association des Amis de la Commune (2004-2015).

Jean-Louis Robert, président des Amis de la  Commune.
Jean-Louis Robert, président des Amis de la Commune.
Célébration du début de la Commune de Paris le 18 mars 2016 dans le XIIIe arr.

Fils de Louis François Robert, ingénieur, professeur de sciences à l’Université, et de Geneviève Hugon, sans profession, l’un comme l’autre sans engagement politique ou social, Jean-Louis Robert adhéra à la Jeunesse communiste en 1962, en classe de première au lycée Louis-le-Grand de Paris, un choix qui n’enchanta pas sa famille. Il fut ensuite membre de l’Union des étudiants communistes (UEC) de 1963 à 1969 mais sans y exercer de responsabilité et de l’UNEF de 1963 à 1979, notamment comme responsable de l’Association des prépas scientifiques au lycée Janson de Sailly en 1963-1964. Il se souvient d’y avoir organisé la grève des "pélé de Chartres" contre les sanctions qui avaient frappé les absentéistes se rendant au pèlerinage de Chartres. Il fut, de 1965 à 1968, membre de la coordination de la "mino-sciences", qui formait un bureau parallèle des "minos" au sein de la Corpo des sciences de Paris qui était "majo" et opposée à la direction de l’UNEF.

Jean-Louis Robert donna son adhésion au Parti communiste en 1964, dans le cadre de la promotion Maurice Thorez et se désintéressa quelque peu de ses études pendant trois ans. Il fut membre de la cellule locale Montparnasse, section du VIe arr. (1964-1968), de la cellule locale Hippolyte Maindron, section Plantes du XIVe arr. (1968-1972). Membre du comité et du bureau de section, il fut "responsable de la paix" de 1968 à 1971. Il atteignit ses plus hautes-responsabilités communistes en 1972. : secrétaire à l’organisation de la section du XIVe arr. Mai 68 n’avait guère marqué, selon ses dires, son itinéraire et sa perception politique.

Jean-Louis Robert avait abandonné la filière scientifique au profit de l’histoire. Reçu à l’agrégation en 1971, il fut nommé au lycée Charlemagne de Paris (1972-1975) devenant membre de la cellule du lycée et du comité de section du IVe arr. Titulaire d’une thèse de IIIe cycle (qui donna La scission syndicale de 1921 : essai de reconnaissance des formes, 1980), recruté comme maître de conférence à l’Université de Paris 1, il fit une thèse d’État : Ouvriers et mouvement ouvrier parisien 1914-1919, histoire et anthropologie, 1989. Membre de la cellule Histoire-Sciences humaines de l’Université de Paris 1 er 1975 à 1992 et de la section histoire du SNESup aux mêmes dates, il fut coordinateur du SNESup de Paris 1 en 1991-1992.

Son départ du Parti communiste date de 1992.

Élu professeur d’Université à Orléans en 1992 et à Paris 1 en 1998 jusqu’à sa retraite anticipée en 2003, il fut directeur du Centre d’histoire sociale du XXe siècle, succédant à Antoine Prost. Ses recherches évoluaient vers la mise en relation de l’histoire sociale et de l’histoire des représentation dans une perspective "d’histoire sociale non hiérarchisée (l’économie n’étant pas à la source de tout processus historique) mais où le travail et les rapports sociaux gardent toute leur place".

Jean-Louis Robert a été président de l’association des Amis de la Commune de Paris de 2004 à 2015. et à ce titre, commissaire général de l’exposition aux Cordeliers du 140e anniversaire de la Commune de Paris en mai-juin 2011.
Il est également président de l’association des Amis du Maitron et de l’Université populaire du XIVe arr.

Il s’était marié le 9 juillet 1968 à Paris (VIe arr.) avec Aline Gilberte Feintuch, dite Michel, mathématicienne, fille du dirigeant communiste Jean Jérôme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173673, notice ROBERT Jean-Louis, Henri par Claude Pennetier, version mise en ligne le 17 juillet 2015, dernière modification le 14 mai 2019.

Par Claude Pennetier

Jean-Louis Robert, président des Amis de la Commune.
Jean-Louis Robert, président des Amis de la Commune.
Célébration du début de la Commune de Paris le 18 mars 2016 dans le XIIIe arr.

OEUVRE : Histoire d’une nation : la France de l’an mil à nos jours, 1977. — La Scission syndicale de 1921 : essai de reconnaissance des formes, 1980. — Outils statistiques pour les historiens, 1981. — Clefs pour une histoire du syndicalisme cadre, 1984. — Nous crions grâce : 154 lettres de pacifistes, juin-novembre 1916, 1989. — 1920, le Congrès de Tours : présentation, extraits, résolutions, 1990. — Les ouvriers en France pendant la Seconde guerre mondiale : actes du colloque, Paris-CNRS, 22-24 octobre 1992, 1992. — Le XIXe siècle : premier et second cycles universitaires, 1995. — Le XXe siècle : premier et second cycles universitaires, 1995. — Les ouvriers, la patrie et la Révolution : Paris 1914-1919, 1995. — L’invention des syndicalismes : le syndicalisme en Europe occidentale à la fin du XIXe siècle, 1997. — Inspecteurs et inspection du travail sous la IIIe et la IVe République, 1998. — Paris le peuple : XVIIIe-XXe siècle, 1999. — La naissance de Force ouvrière : autour de Robert Bothereau, 2003. — The emergence of European trade unionism, 2004. — Être Parisien : actes du colloque organisé par l’École doctorale d’histoire de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris-Ile-de-France (26-28 septembre 2002), 2004. — Les Halles : images d’un quartier, 2004. — L’apogée des syndicalismes en Europe occidentale, 1960-1985, 2005. — Capital cities at war : Paris, London, Berlin 1914-1919, 2 vol. 1997 et 2007 (avec Jay Winter). — Plaisance près Montparnasse, quartier parisien 1840-1985, 2012. — Il est l’auteur sous divers pseudonymes d’œuvres artistiques et littéraires.

SOURCE : Renseignements communiqués par Jean-Louis Robert. — État civil.

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