CAMUS Ange, Théodule. Pseudonyme dans la Résistance : Théos

Par Jean-Marie Guillon

Né le 4 octobre 1903 à Digne (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), décédé à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) en avril 1975 ; ouvrier ; militant communiste d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ; membre des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils naturel de Marie Camus, célibataire, Ange Camus était ajusteur-mécanicien chez Lobin, Druge et Brun à Aix-en-Provence où il habitait. Il avait fait son service militaire au 3e Zouaves en Algérie et avait été mobilisé du 8 septembre 1939 au 25 juin 1940.
Militant communiste et CGTU avant guerre, ancien trésorier du syndicat des Métaux d’Aix, il était considéré comme suspect, mais on ne sait s’il a participé à la réorganisation du PCF clandestin entre 1940 et 1942. Une enquête de la police spéciale signale, le 3 juillet 1941, qu’il "semble se tenir tranquille" d’après la surveillance qui est exercée et que les renseignements recueillis sont "bons". Il a été contacté par Paul Romeyer en mars 1943 pour constituer un groupe FTP et pour lui fournir du matériel destiné au sabotage de l’usine d’alumine de Gardanne (plaque d’amiante) ainsi que des crayons détonateurs et des explosifs. Le sabotage des autoclaves de cette usine eut lieu le 30 avril 1943. Camus paraît aussi avoir assuré la liaison avec un camp d’entraînement FTP dans la campagne aixoise. Arrêté le 6 mai 1943 et écroué, il fut relaxé faute de preuves par la section spéciale de la cour d’appel d’Aix, le 11 mai 1944, bien qu’il apparaissait comme le responsable du groupe FTP d’Aix (en fait, sans doute, responsable technique) et que la police le considérait comme « communiste agissant, assez bien noté ». Un arrêté l’internant à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) avait été pris le 27 mai 1943, mais ne fut, semble-t-il, pas appliqué à sa sortie de prison. Il rejoignit le maquis FTP installé sur le plateau du Cengle, au pied de la montagne Sainte-Victoire, après l’évasion de ses camarades arrêtés en même temps que lui de la prison d’Aix. Grâce à son expérience, après avoir combattu, il put échapper avec son cousin, Raymond Camus, aux soldats allemands qui attaquèrent le maquis en cours de transfert, à Saint-Antonin-sur-Bayons (Bouches-du-Rhône) le 16 juin 1944. Treize maquisards furent tués ou exécutés ce jour-là.
Ange Camus continua à militer au PCF et à la CGT après guerre. Il fit partie du bureau de l’UL CGT d’Aix dans les années cinquante et fut administrateur CGT à la Caisse d’assurance maladie des Bouches-du-Rhône. Il avait fait partie en 1957 de l’équipe cégétiste qui créa la Mutuelle des Travailleurs. Il fut inhumé à Aix le 19 avril 1975.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18518, notice CAMUS Ange, Théodule. Pseudonyme dans la Résistance : Théos par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 10 janvier 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6/11246, rapport du 14 décembre 1939, M6/11778, lettre du sous-préfet d’Aix, 8 W 67, 5 W 171 (dossier internement), 76 W 111. — La Marseillaise, 19 avril 1975. — Marcel Bernard, Les communistes dans la Résistance, Marseille et sa région, Aix-en-Provence, Université de Provence (Aix-Marseille I), thèse 3e cycle d’Histoire, 1982. —Jean-Maurice Claverie, La Résistance, notre combat. Histoire des Francs-tireurs et partisans français du pays d’Aix, Beaurecueil, Éd. Au seuil de la vie, 1991. — Témoignage Raymond Camus.

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