LORICH Jacques

Par Philippe Wilmouth, Isabel Val Viga

Né le 21 juillet 1898 à Hottviller (Moselle annexée), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; Abbé ; victime civile.

Jacques Lorich
Jacques Lorich
Crédit photo : Ascomémo - Hagondange

Jacques Lorich était le fils de Nicolas (né le 9 octobre 1870 et décédé le 6 novembre 1933, à Hottviller, Moselle), maçon, et de son épouse Anne née Fey (née le 9 août 1874, à Hottviller, Moselle). Ses parents s’étaient mariés le 25 octobre 1897 à Hottviller.
Il était l’aîné d’une fratrie de 11 enfants, les jumeaux Joseph (né le 3 décembre 1899 et décédé le 3 décembre 1899), Pierre (né le 3 décembre 1899 et décédé le 22 décembre 1899), Jean (né le 9 mars 1901), Élisabeth (née le 26 janvier 1903 et décédée le 18 mai 1904), Anne (née le 24 juin 1904), Gustave (né le 1er septembre 1907 et décédé le 22 février 1945, déporté à Dachau), Marie (née le 21 septembre 1909), Angélique* (née le 27 septembre 1912), Joseph (né le 25 mars 1915), Anne (née le 15 novembre 1918 et décédée le 15 avril 1924), nés à Hottviller (Moselle).
Il fit ses études secondaires au collège Saint-Augustin de Bitche, puis fut mobilisé vers la fin de la Première Guerre Mondiale dans l’armée Allemande. Après la guerre 14-18, reprise de ses études au grand séminaire de Metz. Il est curé de Charly (Moselle) depuis 1931.
Expulsé le 15 novembre 1940 avec 153 paroissiens par les Allemands dans le cadre de l’opération Aktion D visant à épurer la Moselle de ses éléments francophones. Soixante-quatre habitants de Charly et quinze de Montoy-Flanville trouvèrent refuge à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) le 17 novembre 1940. Il assiste le Curé d’Oradour-sur-Glane Jean-Baptiste Chapelle*, vicaire de la paroisse, il assurait les cours de religion de l’école lorraine confessionnelle qui regroupait 13 jeunes réfugiés alsaciens-mosellans. Il participa encore aux confirmations du 16 avril 1944 et aux communions du 4 juin 1944 à Oradour.
Il était domicilié avec sa sœur Angélique* qui lui servait de gouvernante, dans la maison des Laverine au Bourg d’Oradour-sur-Glane.
« Deux SS poussent notre portail, frappent à la porte à coups répétés en criant ’’mossieu, mossieu’’, les coups redoublent, l’Abbé Lorich*, habitait l’aile de la maison, je l’entends répondre ’’minute, minute, on y va’’, il ouvre immédiatement sans lui laisser le temps de prendre son chapeau, ils s’emparent de lui et de sa sœur Angélique* et d’une amie venue du village voisin avec ses trois enfants et les dirigent vers le cantre du Bourg. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Sa sœur fut brûlée dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Jacques Lorich obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane, et sur l’une des douze stèles (une pour chaque famille mosellane) installées depuis 1949 dans le village devenu Charly-Oradour en 1950 et sur le monument aux morts de Hottviller.
Sa mère décède le 6 septembre 1951 à Hottviller (Moselle).
Voir Oradour-sur-Glane

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188346, notice LORICH Jacques par Philippe Wilmouth, Isabel Val Viga, version mise en ligne le 5 janvier 2017, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Philippe Wilmouth, Isabel Val Viga

Jacques Lorich
Jacques Lorich
Crédit photo : Ascomémo - Hagondange
Abbé Lorich
Abbé Lorich
maison De Lavérine, à Oradour-sur-Glane
maison De Lavérine, à Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
maison De Lavérine, à Oradour-sur-Glane
maison De Lavérine, à Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
maison De Lavérine, à Oradour-sur-Glane
maison De Lavérine, à Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Lorich, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Lorich, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Église, Oradour-sur-Glane
Église, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Église, Oradour-sur-Glane
Église, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Église, Oradour-sur-Glane
Église, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Moselle, actes de naissances, mariages, décès, recensements, registre de matricule militaire. — Philippe Wilmouth, Des Mosellans dans l’enfer d’Oradour/Glane, Saint-Cyr-sur-Loire, éditions Sutton, 2010. — Témoignage de Mme Lang, qui échappa au massacre, ayant pu se cacher.

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