ANSTETT Eddy

Par Nicolas Simonpoli, Michel Gorand

Né le 21 janvier 1938 à Hirsingue (Haut-Rhin) ; cheminot ; syndicaliste CFDT, permanent syndical, dirigeant de l’Union fédérale des cheminots CFDT et membre du conseil fédéral FGTE (1977-1979).

Eddy Anstett était le fils de Victor Anstett, contremaître dans le secteur du textile qui après avoir connu un accident du travail devint jardinier, et de Augustine André, gardienne d’immeuble. Son père militait au sein de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). La fratrie comptait quatre garçons qui furent élevés au gré des déménagements successifs de la famille dans le nord et l’ouest de la France.

Issu d’un milieu modeste, Eddy Anstett dut travailler pour poursuivre ses études. De 1957 à 1961, il occupa des fonctions de surveillant d’internat, de maître d’externat puis d’enseignant auxiliaire dans l’enseignement secondaire afin de financer la préparation du baccalauréat scientifique (option mathématiques), qu’il obtint par correspondance. Il débuta ensuite des études supérieures qui furent interrompues par son départ pour le service militaire. De juillet 1961 à février 1963, il effectua celui-ci en Algérie au sein d’un bataillon comprenant une majorité de tirailleurs algériens et d’étudiants dont le sursis avait été levé. De cette expérience, Eddy Anstett garda le sentiment d’avoir eut à servir davantage des intérêts privés que des intérêts nationaux, et la rudesse d’une hiérarchie militaire locale fermement attachée à l’ordre militaire colonial.

À son retour d’Algérie, il fut embauché sur concours à la SNCF afin d’intégrer les équipes de maintenance des bâtiments et ouvrages d’art (pont, tunnel, viaduc, etc.). En mars 1963, il fut affecté en qualité d’élève Chef de District, grade de maitrise, à la section Voie et Bâtiments de Belfort (Territoire de Belfort). Ayant intégré le cadre permanent, il travailla de 1969 à 1977 comme Chef de district travaux à Lure (Haute-Saône). De 1977 à 1979, il fut mis à la disposition de la Fédération CFDT des cheminots puis réintégra l’entreprise à Belfort le 1er janvier 1980.
En 1993, l’entreprise décida de sa mise à la retraite. Ne disposant pas d’un départ à taux plein, Eddy Anstett contesta cette décision devant la justice. Aidé par l’Union départementale CFDT de Belfort et par sa propre connaissance du Statut des Cheminots, il plaida sa cause devant plusieurs juridictions. Après dix années de procédure judiciaire, la Cour de Cassation lui donna raison. En janvier 2003, il fut réintégré dans les effectifs actifs de l’entreprise et la SNCF fut condamnée à lui verser les salaires non perçus et à majorer sa pension. Il prit définitivement sa retraite en 2004.

Eddy Anstett adhéra à la CFDT en mai 1972. Non militant auparavant, il possédait néanmoins la réputation d’être un cadre humain, sensible aux attentes des personnels et attaché au respect des normes en matière de conditions de travail. Ce fut d’ailleurs en raison de sa connaissance de la réglementation SNCF qu’il fut sollicité par la CFDT pour les élections professionnelles. En 1972, il fut élu délégué du personnel pour le collège maîtrise et cadres (1972-1993). Au plan fédéral, dégagé comme permanent syndical le 1er mars 1977, il s’occupa en premier lieu du Groupe technique national de l’Equipement.

Il participa au congrès constitutif de la Fédération générale des transports et de l’Equipement (FGTE-CFDT), tenu à Rouen du 25 au 27 mai 1977, et fut élu à l’exécutif du secrétariat de l’Union fédérale des Cheminots CFDT de 1977 à fin 1979, ainsi qu’au conseil fédéral de la Fédération générale des Transports et de l’Equipement (FGTE-CFDT). Il fut également élu secrétaire général adjoint de l’Union fédérale des cheminots maîtrise et cadres au congrès de Dourdan en octobre 1977. A ces différentes fonctions, il s’occupa notamment des revendications salariales mais aussi des enjeux liés à la notation et l’évaluation des cheminots. Il exerça ses responsabilités jusqu’en décembre 1979, date à laquelle il décida de ne pas renouveler ses mandats nationaux, lassé par les divergences d’appréciation politique qui traversaient la direction fédérale. Il prolongea son engagement syndical au niveau de la région de Strasbourg (Bas-Rhin), notamment au sein du Comité mixte régional pour la fonction de l’Equipement où il siégea jusqu’en 1983. Par la suite, il fut également conseiller prud’homal et conseiller du salarié pour la circonscription du Territoire de Belfort.

Arrivé à l’âge de la retraite, Eddy Anstett demeura adhérent de la section CFDT des cheminots retraités. En décembre 1961, il s’était marié avec Yolande Misséré, enseignante. Le couple eut une fille, née en 1974.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189, notice ANSTETT Eddy par Nicolas Simonpoli, Michel Gorand, version mise en ligne le 27 septembre 2022, dernière modification le 16 mai 2022.

Par Nicolas Simonpoli, Michel Gorand

SOURCES : Notes de Michel Gorand. ─ Arch. FGTE-CFDT. ─ Correspondance avec l’intéressé en avril 2022.

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