GRANDGEORGES Hélène [née BERNARD Hélène, Jeanne, Angèle]

Par Didier Bigorgne

Née le 23 août 1911 à Homécourt (Meurthe-et- Moselle), morte le 2 mai 1992 à Sain-André-les-Vergers (Aube) ; professeure de lettres-philosophie ; secrétaire départementale du Mouvement de la paix dans les Ardennes (1953-1956).

Fille d’un marchand de vins en gros et d’une mère au foyer, Hélène Bernard devint professeure. Elle épousa Pierre Léon Grandgeorges, inspecteur primaire de l’Éducation nationale, le 20 septembre 1947 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Le couple s’installa à Charleville en 1951 : Pierre Grandgeorges, en qualité de directeur de l’École normale d’instituteurs, Hélène Grandgeorges au poste de professeure de lettres-philosophie à l’École normale d’institutrices.

Hélène Grandgeorges adhéra au comité des Ardennes du Mouvement de la paix en 1952. Membre du bureau départemental, elle fut élue secrétaire le 27 septembre 1953. De culture catholique et admiratrice de Teilhard de Chardin, elle se jeta dans l’action « avec sa passion, son aisance, sa volonté d’élargir le mouvement du côté des catholiques », expliquait l’historien Henri Manceau qui siégeait aussi au bureau du comité ardennais. La création à l’automne 1953 du comité communal de Givet, animé par le jeune instituteur communiste André Mouricou, qui rassemblait des militants communistes et des femmes catholiques, symbolisa la réussite de son projet.

L’idée forte de la lutte contre la remilitarisation de l’Allemagne, bien que jugée trop restrictive par la direction nationale, s’imposa dans les Ardennes. Elle donna naissance, dans l’été 1954, à un comité départemental anti-CED (Communauté européenne de défense) : Hélène Grandgeorges y représenta le Mouvement de la paix. Dès le mois d’août, on comptait 26 comités du Mouvement de la paix et 24 comités anti-CED dont les militants souvent se confondaient.

Hélène Grandgeorges vécut en première ligne les grandes initiatives, souvent menées de concert par les deux organisations : appel de cinquante personnalités contre la CED signé par 20000 Ardennais (21 mars 1954), assemblée d’information et d’union patriotique qui réunit trois cents délégués à Mézières (28 mars 1954), réunion au Vel d’Hiv à Paris (13 juin 1954), présence à l’inauguration du Mémorial de Berthaucourt, avec le dépôt d’une cinquantaine de gerbes de fleurs, fruit d’une collecte départementale, autorisé après la cérémonie officielle ( 30 juillet 1954), assises départementales de la paix à Mézières suivies d’un appel contre le réarmement allemand (28 novembre 1954), participation à la grande journée pour le désarmement et l’interdiction des armes atomiques à Verdun avec message de paix remis aux délégués allemands (25 février 1956).

Après les accords qui permettaient le réarmement de l’Allemagne intégrée à l’OTAN, arrachés par le gouvernement Mendès-France au Parlement, le 29 décembre 1954, Hélène Grandgeorges marqua davantage ses positions contre la guerre d’Algérie. Le comité ardennais du Mouvement de la paix participa, avec le Parti communiste des Ardennes, l’UD-CGT, la Fédération départementale des auberges de jeunesse et l’UJRF (Union des jeunesses républicaines françaises) des Ardennes, à la journée d’union et d’action pour le cessez-le feu et l’ouverture de négociations de paix en Algérie qui se déroula le 9 février 1956, à Charleville.

Hélène Grandgeorges, nommée à l’Ecole normale d’institutrices de Troyes (Aube), quitta son poste de secrétaire du comité des Ardennes du Mouvement de la paix en octobre 1956.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article189701, notice GRANDGEORGES Hélène [née BERNARD Hélène, Jeanne, Angèle] par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 16 février 2017, dernière modification le 31 août 2022.

Par Didier Bigorgne

Sources : Arch. Dép. Ardennes 40W 39.— Liberté, 1952 à 1953.— L’Humanité-Dimanche, 1953 à 1956. — Etat civil de Homécourt et de Nancy.— Notes d’Henri Manceau.

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