BARNIER Henri, Marie, François, Jules [pseudonyme Barry]

Par Michel Thébault

Né le 13 mars 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône), exécuté sommairement le 3 juillet 1944 à Parsac, aujourd’hui Parsac-Rimondeix (Creuse) ; militaire Armée de l’Air ; résistant FTPF.

Domicilié à Marseille, 3 chemin du Pradel, dans le quartier Saint-Antoine, il s’engagea dans l’armée d’armistice, dans l’Armée de l’Air où il obtint le grade de sergent-chef. Il fut affecté en Limousin peut-être au Centre administratif de l’Air (CAA) de Limoges. En 1943, un dépôt de matériel technique créé par l’armée de l’air en 1941 à proximité de l’aérodrome de Limoges-Feytiat fut remplacé par un centre administratif de l’air et un groupe de sécurité aérienne. En effet après l’occupation de la zone libre en novembre 1942 et la dissolution de l’armée d’armistice, l’Armée de l’Air ne disparût pas complètement. Elle fut maintenue sous la forme d’une force de défense aérienne (batteries de DCA et postes de guets), sous le contrôle de la Luftwaffe, et fut chargée en appoint aux forces allemandes de la lutte contre l’aviation alliée. Des batteries et des postes de guet furent maintenus. C’est sans doute dans ce dernier cadre qu’Henri Barnier fut affecté au poste de guet de Puy-Malsignat (Creuse) à quelques kilomètres à l’est de Lavaveix-les-Mines.

Il s’engagea dans la Résistance sous le pseudonyme de « Barry », au moment du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944. Il rejoignit un maquis FTPF du sous-secteur B, la 2107ème Compagnie, un groupe créé autour des mineurs de charbon de Lavaveix-les-Mines. En juin 1944, après les premiers combats de la Libération (Guéret, Aubusson, La Souterraine) du 7 au 9 juin et le passage de la division Das Reich (9 au 11 juin), les maquis se renforcèrent considérablement par l’afflux de nombreux jeunes gens, et grâce aux nombreux parachutages alliés. A partir de la mi-juin, ces maquis dans le cadre de l’application des plans Vert (coupure des axes ferroviaires) et Violet (sabotage des lignes électriques de communication) entamèrent en Creuse une vaste campagne de sabotages, d’attentats et d’embuscades. Le 3 juillet 1944, une section de la 2107 Cie FTPF à laquelle appartenait Henri Barnier, se plaça en embuscade, près de la gare de Parsac, sur la route nationale 145, axe stratégique reliant Guéret à Montluçon (l’actuelle route Centre- Europe –Atlantique). Elle attaqua un convoi allemand, mais la supériorité allemande en matériel (mortiers, mitrailleuse) contraignit le groupe au repli. Henri Barnier blessé en même temps qu’un autre maquisard André Beauderon ne put être évacué par ses camarades. Tombés entre les mains des Allemands, ils furent interrogés et torturés avant d’être exécutés sommairement dans un bois proche de l’embuscade. Après la guerre, son frère fit transférer son corps à Marseille.

Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué sergent-chef FFI. Son nom est inscrit sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse). Une stèle commémorative a été dressée sur l’ancien trajet de la RN 145, à Parsac-gare avec l’inscription : « Ici sont tombés pour la France le 3 Juillet 1944 André Beauderon et Henri Barnier ». Le nom d’Henri Barnier figure sur une plaque, place Alphonse Canovas dans le quartier Saint-Antoine à Marseille (15ème arrondissement).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196989, notice BARNIER Henri, Marie, François, Jules [pseudonyme Barry] par Michel Thébault, version mise en ligne le 12 novembre 2017, dernière modification le 6 septembre 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusois Ed. Verso 2000 — Site de l’Amicale des Buttes de Lavaveix-les-Mines — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil.

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