FILLION Roger, André

Célibataire, Roger Fillion était cultivateur dans la commune des Sièges (Yonne). Il était arrivé au maquis « Bourgogne » le 26 juin 1944.

Intégré au Service national maquis qui lui avait donné le numéro 6, ce maquis fut d’abord installé dans la vallée des Fourches, entre Dixmont et les Bordes. Il connut une très forte croissance de ses effectifs dans les jours qui suivirent le Débarquement et il se déplaça pour aller s’installer dans le bois des Rayons, près du hameau de la Grange-aux-Malades, sur la commune des Bordes. Il comptait alors environ 120 hommes et était divisé en quatre sections, dont une motorisée. Le PC du maquis était installé dans une maison du hameau du Clos-Aubry, mais son chef en titre, Louis Priault, ne vivait pas au maquis. Les problèmes de commandement et de discipline étaient préoccupants, d’autant plus que les effectifs augmentaient chaque jour.

Le maquis fut attaqué le 3 août 1944 au matin par des troupes allemandes venues de Sens. Il était correctement armé et organisé pour sa défense. Les hommes de la 1re et de la 2e section soutinrent le feu des attaquants avec six fusils mitrailleurs disposés en position de combat en lisière du bois. Cette résistance permit le repli du maquis. Les Allemands incendièrent le campement ainsi que la ferme voisine de Gaston Solmon, détruite par des bombes incendiaires. Par la suite, les Allemands détruisirent le PC du maquis, au hameau du Clos Aubry.

Roger Fillion fut arrêté aux Bordes, le 3 août 1944, avec un autre maquisard, Joseph Lecourieux, lui aussi cultivateur aux Sièges, alors qu’ils rentraient de permission. Il n’a sans doute pas participé à l’attaque du maquis qui, le même jour, se replia à travers bois jusqu’à Violot, au-dessus de Cerisiers, puis se divisa en plusieurs groupes qui s’installèrent dans les bois proches des hameaux.

Les deux hommes subirent un sort différent, sans qu’on puisse l’expliquer. Alors que Lecourieux fut emprisonné, Roger Fillion fut détenu par les Allemands pendant deux semaines et finalement fusillé le 16 août 1944 avec trois autres maquisards, Aimé Leclerc, Gérard Briquet et Yvon Hautcoeur, au bord de la route, entre les hameaux du Clos Aubry et de Grange Pourrain. Leurs corps restèrent exposés là plusieurs jours, les Allemands ayant interdit qu’on les ensevelisse.

Son nom figure avec ceux de ses trois camarades maquisards sur la stèle édifiée à l’endroit de leur supplice (lieu-dit « Le bois des Finettes »). Il figure aussi sur le monument aux morts des Sièges, ainsi que sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il est titulaire de la mention « Mort pour la France » (AC 21 P 184486).