REY Jacques, Joseph, Marie

Originaire du Monêtier, fils de François Rey et Rose Bayard, Jacques Rey avait été mobilisé le 3 mai 1917 et affecté au 6e, puis au 168e Régiment d’infanterie coloniale. Il fut cité à l’ordre de la brigade le 12 septembre 1918 : « Soldat d’une grande bravoure, fait prisonnier le 20 avril 1918, a réussi à s’évader et à rejoindre nos vagues d’assaut ». Il termina la guerre à l7e section d’infirmiers. Il fut envoyé à l’armée d’Orient du 7 juillet au 23 octobre 1919. Il fut démobilisé le 16 juin 1920. Employé comme chauffeur, apparaissant parfois comme garagiste (Marseille 1931), il eut une carrière itinérante, du Briançonnais à Marseille, de là à Montcornet (Aisne), travaillant pour plusieurs hôtels, dont l’hôtel du Louvre à Paris et, finalement, semble-t-il à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Réfugié dans son village natal pendant la guerre, il fut arrêté le 11 août au matin au col du Lautaret (commune du Monêtier) avec seize autres hommes qui s’y trouvaient – paysans faisant les foins, bergers, hôteliers – par un détachement de l’Ost-Legion, composé d’Asiatiques, rattaché à la 157e division d’infanterie alpine, qui avait été envoyé pour dégager la route Briançon-Bourg d’Oisans tenue par la Résistance. Pris comme otages, les dix sept hommes furent exécutés un peu plus loin sur la route du col du Galibier (Hautes-Alpes).
Une chapelle fut érigée au col du Lautaret en mémoire du drame. Elle porte deux plaques sur la façade, l’une avec dix sept noms pour le Lautaret et l’autre avec neuf noms pour les otages pris par la colonne et morts au tunnel du Chambon (Meözen, Isère).