PROUTEAU Baptiste

Baptiste Prouteau était le fils de Jean Prouteau âgé de 28 ans à sa naissance, colon (il faut entendre ainsi l’exploitant d’une terre concédée par le propriétaire contre le partage des fruits de l’exploitation, plus communément métayer) et de Radégonde Compain (elle est prénommée Marie sur l’acte de décès de Baptiste Prouteau), âgée de 25 ans, domiciliés à La Roche, commune de Millac. En 1890 lors de sa conscription, il se déclara menuisier domicilié avec ses parents à l’Isle-Jourdain (Vienne). Comme il avait été inscrit comme cavalier conducteur, Il effectua son service militaire de novembre 1891 à octobre 1894 au 18ème escadron du Train à Bordeaux (Gironde). Il se maria à Brillac (Charente) le 9 juillet 1898 avec Marie Eugénie Chalivat. Ils vinrent en 1899 s’installer au Vigeant où il exerça le métier de menuisier. Il ne fut pas rappelé pour la guerre lors du premier conflit mondial.
En 1944, retraité, il était toujours domicilié avec son épouse au bourg du Vigeant et fut victime le 4 août 1944 du massacre perpétré par les forces allemandes de répression contre les maquis et en représailles contre la population du village. Le 4 août, en effet, se déroula dans le nord de la Charente et le sud de la Vienne, une opération de répression menée par une colonne allemande (Section rapide 608, issue du bataillon de réserve de la 17ème division SS Götz von Berlichingen, et Feldgendarmerie Trupp B motorisée 687). Partie de Charente le 3 août, elle se heurta à des groupes de maquisards et procéda dans la journée du 4 août à des séries d’exactions, d’exécutions sommaires et de massacres entre Charroux, Le Vigeant et Persac. Baptiste Prouteau « décédé par fusillade au bourg » (acte de décès) fit partie (selon le site genweb) des otages abattus dans le bourg du Vigeant, en représailles, dans l’après-midi, devant une mare desséchée à côté du cimetière. Son corps fut inhumé dans le cimetière communal du Vigeant.
Son nom est inscrit sur la plaque commémorative, face au cimetière, dédiée aux « Résistants et victimes civiles du 4 août 1944 ».