LYON-CAEN Charles, Maurice, Philippe [pseudo dans la Résistance : Champion].

Par Hélène Chaubin

Né le 3 juillet 1910 à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne), mort au combat le 22 Août 1944 au Poujol-sur-Orb (Hérault) ; voyageur de commerce (profession déclarée dans la clandestinité) ; lieutenant FFI rattaché au maquis AS Bertrand.

Position du maquis Bertrand à Dio et terrains de parachutages.
Position du maquis Bertrand à Dio et terrains de parachutages.
Croquis extrait de la thèse de Georges Bouladou.

Charles Lyon-Caen était issu d’une famille juive de juristes parisiens. Son père, Léon Lyon-Caen, fut avocat général à la Cour de Cassation en 1935 et devint Président en 1945. La famille demeurait 123 rue de Longchamp dans le XVIe arrondissement. Charles Lyon-Caen épousa en 1941 Annette Ohlbergieser, chirurgien-dentiste. En août 1942 la demeure familiale fut investie et pillée par la Gestapo. Elle contenait une bibliothèque riche de diverses collections, en particulier de classiques grecs et latins et de livres d’art. Son contenu fut expédié en Allemagne. L’inventaire figure au Mémorial de la Shoah au titre des spoliations. La famille fut dispersée.
Léon avait cinq enfants : l’aîné, François, René, Alexandre, qui était né en 1905 et était avocat au Conseil d’Etat, fut arrêté en 1943 par les Allemands, déporté à Auschwitz où il mourut en février 1944. Deux autres fils de Léon Lyon-Caen rejoignirent la Résistance : Georges- Edouard, qui était encore étudiant, réussit à franchir la frontière espagnole et à gagner Londres en octobre 1942. Il s’engagea dans les Français Libres et fut affecté à une unité de parachutistes, la 4ème SAS (le Special Air Service). Il gagna le grade de sous-lieutenant. En juin 1944, parachuté en Bretagne, il participa aux combats qui suivirent le débarquement en Normandie, et fut tué le 24 août 1944 à Saint-Gengoux-le-National (Saône-et-Loire) au cours d’un assaut contre un convoi allemand. Son nom figure sur le Mémorial international dédié aux SAS, à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).
Quant à son frère Charles, il avait gagné une zone de maquis dans les hauts cantons de l’Hérault. Il était devenu l’adjoint du chef du maquis AS Bertrand, ] commandé par Gilbert Beffre, installé d’abord à Dio. Le maquis, qui harcelait avec succès les Allemands, bénéficia de parachutages à partir du mois de mai. Il comptait environ 700 hommes. Le 4 juillet 1944, il fut attaqué par les Allemands. Ils pillèrent le village de Dio, mais les maquisards leur échappèrent. Les hommes de Bertrand se divisèrent en quatre sections. L’une d’elles était commandée par le lieutenant Charles Lyon –Caen que le commandant Beffre connaissait sous le patronyme de Lyon-Cahen, et ses hommes seulement sous le pseudo de Champion : le groupe de Champion fut installé au PC, au château de Cazilhac. Le 17 août, eut lieu une nouvelle attaque allemande : Champion eut pour mission de couper la retraite allemande par la vallée de l’Orb. La bataille du 17 août fut un nouveau succès pour le maquis. Les Allemands se vengèrent de leurs pertes sur les habitants du village de Véreilles. Les noms de neuf victimes civiles (dont trois femmes) ont été gravés sur deux stèles placées au Ruffas. Elles portent aussi les noms des FFI tués le 17 août ou le 22 août à la bataille de Colombières : c’est le cas de Lyon-Cahen qui, après le combat de Colombières, était revenu en arrière à la recherche de camarades blessés et qui fut surpris et abattu. Aussi ne le compta-t-on pas immédiatement parmi les victimes ; son corps fut retrouvé deux jours plus tard.
Il reçut la mention : Mort pour la France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article204965, notice LYON-CAEN Charles, Maurice, Philippe [pseudo dans la Résistance : Champion]. par Hélène Chaubin, version mise en ligne le 5 juillet 2018, dernière modification le 6 décembre 2020.

Par Hélène Chaubin

Position du maquis Bertrand à Dio et terrains de parachutages.
Position du maquis Bertrand à Dio et terrains de parachutages.
Croquis extrait de la thèse de Georges Bouladou.
Georges Lyon-Caen
Georges Lyon-Caen
Le jeune frère de Charles Lyon-Caen, engagé dans les Forces Françaises Libres.
Liste de recrues des FFL où figure le nom de Georges Lyon-Caen.
Liste de recrues des FFL où figure le nom de Georges Lyon-Caen.
Engagé dans les parachutistes des célèbres SAS, Georges Lyon-Caen remplit plusieurs missions dès 1943.
Mémorial rappelant le sacrifice des unités de SAS pendant la campagne de France
Mémorial rappelant le sacrifice des unités de SAS pendant la campagne de France

SOURCES : DAVCC Caen, recherche Delphine Leneveu . — Mémorial de la SHOAH (spoliés). — Gérard Bouladou, Les maquis du Massif central méridional (1943-1944). — Dictionnaire de la France Libre (François Broche, dir.). — internet, Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943. — Midi-Libre, 23 août 2014, 70e Cérémonie du souvenir à La Tour-sur-Orb. — Marc Ancel, "Le Premier Président Lyon-Caen", in Revue internationale de droit comparé, avril-juin 1968, n° 2.

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