COSTE Marc, Émile, Denis

Par Jean-Paul Martin

Né le 6 février 1925 à La Voulte-sur-Rhône (Ardèche), mort le 10 août 2017 à Maraussan (Hérault) ; ouvrier ajusteur puis professeur technique adjoint ; militant jociste de l’Ardèche, permanent de la JOC (1948-1951) ; syndicaliste CFTC puis CGT ; militant du MLP, de l’UGS puis du PSU de la Loire.

Marc Coste était issu d’une famille nombreuse (quatre frères et deux sœurs), dont le père, « ouvrier en soie », mourut prématurément. Il s’engagea pour la durée de la guerre le 6 juin 1944, fit partie de la Division FFI des Alpes qui descendit jusqu’à Turin et fut démobilisé le 6 janvier 1946.

Titulaire d’un CAP d’ajusteur, Marc Coste fut employé dans une usine de textiles artificiels (Tase) à La Voulte. Militant de la JOC, il devint permanent de ce mouvement le 1er octobre 1948 au sein de la province jociste de Lyon (à peu près l’équivalent de la région Rhône-Alpes), où il succédait à Antonin Casta* ; sur le plan national, il était rattaché à la branche « Apprentis de France » (14-17 ans). Il quitta ces responsabilités le 1er décembre 1951.

Revenu chez Tase après son départ de la JOC, il en fut bientôt licencié et vint s’établir en 1953 à Saint-Étienne (Loire), où il épousa le 12 février, Marie Roly, elle-même ancienne permanente régionale de la JOCF à Lyon de 1951 à 1952 ; six enfants naquirent de cette union. Par la suite, son épouse eut des activités militantes mais n’appartint pas au PSU.

À Saint-Étienne, Marc Coste fut embauché comme ouvrier ajusteur à l’usine de la Chaléassière de la Société des Forges et Ateliers du Creusot (SFAC, groupe Schneider). Il travaillait au montage des tourelles d’AMX13, le char léger de l’armée française. Il adhéra d’abord à la CFTC, participa aux réunions de la section syndicale, puis fut élu délégué du personnel. Il fut également élu au conseil de l’Union départementale en octobre 1953 comme représentant du syndicat des métaux. Mais, trouvant que l’évolution de la CFTC n’était pas assez rapide, il passa au bout de deux ans à la CGT dans une entreprise où celle-ci était très influente. Il milita notamment aux côtés de Charles Fiterman* et d’un ancien prêtre-ouvrier, Maurice Combe*, qui fut un temps secrétaire du comité d’entreprise de la SFAC. Marc Coste fut licencié en 1964, à l’arrêt de fabrication des AMX13.

Militant du Mouvement de libération du peuple, Marc Coste fut candidat en deuxième position sur la liste MLP-Nouvelle gauche lors des élections législatives du 2 janvier 1956. Il passa ensuite du MLP à l’UGS et fut candidat, en mars 1959, aux municipales à Saint-Étienne sur la liste d’Union des forces démocratiques, conduite par André Garnier*. Au moment de la fondation du PSU (avril 1960), il devint secrétaire fédéral de la Loire, responsabilité où il fut désigné de manière consensuelle et où sa qualité d’ouvrier compta. Il appartint d’abord à la section de Montaud puis, après son déménagement dans le quartier de Méons, à la section du Marais. Il participa activement à la lutte contre la guerre d’Algérie (hébergement de militants FLN, etc.). Il fut candidat du PSU aux législatives de novembre 1962 dans la 1re circonscription de la Loire (Saint-Étienne Nord) où il obtint moins de 5 % des suffrages. Peu après, il dut céder son poste de secrétaire fédéral à Marcel Pierre*. Dans les débats qui marquèrent le PSU après la fin de la guerre d’Algérie, Marc Coste forma, avec deux autres militants de la CGT, issus des milieux catholiques, Pierre Gallon* et Claude Souvignet*, un courant unitaire qui se reconnut dans les positions défendues au plan national par Jean Poperen*, ce qui les mit en opposition avec la majorité de la fédération de la Loire dominée idéologiquement par André Garnier. Marc Coste fut encore élu à la commission exécutive fédérale du PSU en octobre 1963.

Après avoir effectué une formation pour devenir professeur technique adjoint (PTA), il exerça d’abord à Saint-Étienne au CET du Bardot, probablement comme auxiliaire, pendant qu’il préparait ses concours, puis fut nommé dans l’Est. Il termina sa carrière en 1987 à Béziers (Hérault) où il exerça plusieurs années. Il se retira ensuite à Maraussan près de Béziers.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20730, notice COSTE Marc, Émile, Denis par Jean-Paul Martin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 5 novembre 2021.

Par Jean-Paul Martin

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Arch. UD-CFTC Loire. — Arch. PSU (Loire). — Renseignements communiqués à Éric Belouet par Antonin Casta, Pierre Hadj-Amar et Louis Moulinet. — Renseignements communiqués à Jean-Paul Martin par Louis Nicolas et Gilbert Palasse (janvier et février 2008). — Note de Benoît Prieur.

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