COUTANT André

André Coutant était issu d’une famille de petits employés : son père était concierge au Petit Breton, magasin de vélo dans lequel sa mère aidait à différentes tâches. Chrétiens ancrés à droite par leurs votes, ses parents fréquentaient les réseaux de sociabilités catholiques à Nantes. C’est donc logiquement qu’il a fréquenté les écoles privées (Sainte-Croix puis séminaire des Noudoières). Doté d’un faible bagage scolaire, il devint apprenti menuisier au terme de sa 4e, avant de passer un CAP puis un Brevet Professionnel.

Syndiqué à la CGT comme une frange importante du monde ouvrier catholique, il fréquenta surtout les équipes de la JOC sur Nantes, comme simple militant et comme secrétaire fédéral entre 1944 et 1951. Devenu menuisier dans les Établissements Guillouard en 1952, il occupa des responsabilités de secrétaire de section de la CGT, figurant même dans la commission exécutive CGT Métaux au niveau départemental. Très actif au MLP (au même titre que Raymond Viaud* implanté sur Couéron) jusqu’à son entrée à l’UGS en 1957 et à l’ACO à Nantes où il a rencontré sa femme Denise Rousseau en 1949 qui suivra les mêmes engagements, il côtoyait les différents réseaux chrétiens progressistes qui se détachent du bloc conservateur à partir de la Libération dans l’Ouest.

Marqué par la guerre d’Algérie qui contribua grandement à son glissement à gauche, le fondateur local de la CSF en 1957 militait dans le même temps pour l’école laïque au sein de la FCPE de Rezé où il résidait. Instigateur d’une large liste d’union de la gauche allant des chrétiens progressistes aux communistes en passant par les socialistes SFIO, il est élu conseiller municipal de Rezé en 1959 dans la municipalité du maire-conseiller général Alexandre Plancher*, successeur d’Arthur Boutin*. Représentant de l’UGS puis du PSU (en compagnie de Maurice Huchet et André Louet) au sein de cette grande coalition, il subit alors les critiques venant de la SFIO départementale, contrôlée par André Routier-Preuvost* qui s’oppose au nom du clivage anticlérical au laboratoire politique en germe à Rezé, phénomène marquant du paysage politique départemental. Délégué au congrès national du PSU en 1963, il est blâmé par les poperenistes pour avoir émis un vote contraire aux décisions du congrès fédéral, ce qui entraîna sa démission de la CEF du PSU. À compter de cette date, son action politique se limita à Rezé. Reconverti comme employé à la Caisse d’Épargne en 1956, il quitte la CGT pour militer au Syndicat Unifié, seule organisation de son entreprise. Proche de la tendance Reconstruction de la CFTC, il gravit les différents échelons des responsabilités syndicales pour intégrer le bureau national du SU des Caisses d’Épargne à partir de 1968. Un des rares élus PSU de premier plan dans le département, il devint adjoint aux affaires sociales en 1971.

Passé au PS au moment des Assises en 1975, comme la majorité des chrétiens de gauche du PSU de Loire-Atlantique, il est choisi comme premier adjoint rocardien de Jacques Floch* (ex CIR) après le décès subit d’Alexandre Plancher en 1978. Après un quart de siècle de vie politique municipale, il quitta ses fonctions en 1983 pour se consacrer au club des Anciens de Rezé (fondé à son initiative en 1972) qu’il présida à partir de 1978. Dans les réseaux associatifs de la Caisse d’Epargne, André Coutant s’avérait également très actif : vice-président de l’Union Sportive à partir de 1971 ; président de la Fédération national des personnels retraités (1987-1993). Décédé des suites d’une longue maladie à soixante-seize ans le 28 juin 2003, son nom a été donné au centre social de Rezé en 2004.