DESVIGNES Jean

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Né le 24 novembre 1865 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; hôtelier, boucher ; victime civile.

Boucherie Desvignes, Oradour-sur-Glane
Boucherie Desvignes, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

Jean Desvignes était le fils de Léonard (né le 26 juillet 1830 et décédé le 16 janvier 1896, à Oradour-sur-Glane), cultivateur, et de son épouse Françoise née Guyonnet (née le 28 janvier 1829, à Saint-Christophe, Charente et décédée le 27 avril 1909, à Oradour-sur-Glane). Ses parents s’étaient mariés le 27 janvier 1863 à Oradour-sur-Glane.
Le 19 octobre 1891 à Oradour-sur-Glane, il épousa Anne Clavaud (née le 20 juin 1864 et décédée le 30 octobre 1936, à Oradour-sur-Glane). De cette union naquirent trois enfants, Léonard (né le 22 décembre 1891 et décédé le 4 septembre 1932) époux de Julienne Marie Hyvernaud, Marie Marguerite Françoise (née le 26 mars 1896) épouse de Jean Demery, Junien Jean-Baptiste (né le 25 février 1899) époux de Marie Madeleine Sadry*, parents de Jean Pierre*, Yves*, Odile*.
Il était le beau-frère d’Armand Clavaud*, époux de Marie Rousseau, et grand-père de Michel* et Dominique* Forest, frère de son épouse décédée.
Il était domicilié au Bourg d’Oradour-sur-Glane, avec son fils Junien Jean-Baptiste et sa famille.
Son fils Junien Jean-Baptiste échappa au massacre, absent, il était à la foire de Saint-VIcturnien.
« Les bêtes expédiées, les maquignons se trouvaient au restaurant que tenait Mme Desvignes* et qui donnait directement sur la place du Champ de Foire. Dans une vaste salle commune, aux murs crépis et au sol constitué de dalles de granit, qui faisait office de cuisine, les clients pouvaient manger ou simplement boire à une grande table centrale. Les odeurs de cuisson et le brouhaha des voix créaient une ambiance chaleureuse. Ce jour-là, les hommes s’attablèrent comme ils le faisaient toujours, le couvert était déjà mis. Mme Desvignes apporta à chacun son apéritif habituel. Les conversations battirent bientôt leur plein car chacun, à l’écouter, avait réussi l’affaire du siècle. La maîtresse de maison servit une grande soupière de potage et une bouteille de rouge, certains faisait ’’chabrol’’. Cela consistait à manger d’abord le pain trempé, puis à verser le vin dans le bouillon restant dans l’assiette. Entre deux cuillerées avalées bruyamment, les moustaches étaient essuyées du revers de la blouse. Chacun avait gardé son chapeau. La soupière fut remplacée par un imposant plat de salé aux choux, puis par un autre de haricots blancs, auquel succédèrent un immense saladier et une terrine de fromage blanc. (...) »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec une partie de sa famille dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Sa belle-fille, ses petits-enfants et une partie de sa famille furent brûlés dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Jean Desvignes obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son fils Junien Jean-Baptiste, sera un habitant du village provisoire, il décède le 1er novembre 1948 à Limoges, de chagrin.
Sa fille décède le 1er avril 1977 à Verneuil-sur-Vienne.
Voir Oradour-sur-Glane

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article211778, notice DESVIGNES Jean par Dominique Tantin, Isabel Val Viga, version mise en ligne le 12 février 2019, dernière modification le 6 décembre 2019.

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Boucherie Desvignes, Oradour-sur-Glane
Boucherie Desvignes, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Boucherie Desvignes, Oradour-sur-Glane
Boucherie Desvignes, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Desvignes, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Desvignes, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — André Desourteaux et Robert Hébras, Oradour-sur-Glane, Notre Village assassiné, éditons CMD, (p53).

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