DAUGEARD Lucien

Né au Mans d’un père cheminot et d’une mère ménagère, Lucien Daugeard passa l’essentiel de son enfance à Alençon. Ayant obtenu son certificat d’études primaires et son brevet élémentaire, il entra en apprentissage à l’imprimerie l’Alençonnaise pour devenir, quatre ans plus tard, ouvrier compositeur typographe titulaire du CAP.

Réquisitionné pour le STO fin 1942, il s’évada à l’occasion de sa première permission et se cacha à la campagne, en travaillant dans une ferme. Son ami Pierre Boucher, réfractaire au STO, fut assassiné par les nazis en août 1944.

Lucien Daugeard était secrétaire du syndicat du Livre de cette ville en 1947. Il passa un an en Algérie. De retour à Alençon, il retravailla à l’Alençonnaise, se syndiqua et fut délégué d’atelier, secrétaire de la 128e section du Livre et animateur de l’Union départementale de l’Orne. Il fut également formateur aux cours professionnels et rédacteur de la revue Graphé.
Trois ans plus tard, Lucien Daugeard s’installa dans la capitale et joua un rôle actif à la Chambre typographique parisienne comme ouvrier du labeur puis de la presse (Le Figaro). Michel Muller dira que « ses capacités de travail, sa rapidité pour composer les textes en [faisaient] un des typographes les plus habiles de la capitale ». L’organisation syndicale le chargea d’ailleurs de cours dans ses écoles de formation.

Trésorier de la Fédération des travailleurs du livre (FTL) de septembre 1963 à 1981, secrétaire en janvier 1967, secrétaire adjoint en septembre 1971, il fut président de la commission paritaire consultative, organisme qui, pour le ministère de l’Éducation nationale, définissait le contenu des diplômes professionnels de l’imprimerie et la communication. La FTL le chargea particulièrement du suivi de la presse quotidienne, dans une période difficile en raison de la modernisation du matériel avec de lourdes conséquences humaines.
Au plan international, il fut vice-président du Comité permanent des industries graphiques, affilié à la FSM.

En 1983, retraité, il retourna dans l’Orne où il fut secrétaire de l’Union départementale CGT.

Mort début octobre 2004, ses obsèques eurent lieu à l’église Notre-Dame d’Alençon le 11 octobre.