TURC Marcel, Aimé, Justin

Par Jean-Luc Marquer

Né le 6 juin 1924 à Pierre-Châtel (Isère), sommairement exécuté le 12 août 1944 à Lavaldens (Isère) ; bûcheron ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur

Marcel, Aimé, Justin Turc était le fils de Célestin et de Clémence, Constance Clavel.
Célibataire,il habitait avec sa mère, veuve, et sa sœur à Lavaldens (Isère) où il était bûcheron.
Il faisait partie des résistants de la Matheysine, secteur 5 de l’AS-Isère, cantons de La Mure et Valbonnais.
Le 12 août 1944, des soldats allemands vinrent perquisitionner le village de Lavaldens.
Au hameau de Moulin Vieux, ils envahirent la maison de la famille Turc, menaçant la petite sœur de Marcel de la prendre en otage et d’incendier la maison s’ils ne trouvaient pas son frère.
Céline Turc, affolée, courut chez son institutrice. Toutes deux se rendirent dans le bois où travaillait Marcel Turc et le convainquirent de revenir au hameau.
Les Allemands se saisirent aussitôt de lui.
Le maire de Lavaldens fut témoin de la suite : « À 20 heures, je vis arriver devant ma maison qui est située au Villard où était installé le PC allemand, Turc Marcel encadré de deux soldats allemands. Un moment après j’entendis les officiers qui l’interrogeaient et lui demandait s’il appartenait au Maquis, il répondit "non". Alors ils commencèrent à le rouer de coups de poing, je les vis prendre un manche à balai et taper sur le jeune homme qui criait de douleur mais répondait toujours non à leurs questions.
À 21h45 environ, un Allemand me demanda avec brutalité une grosse ficelle. Je la lui remis. Quelques instants après, ma femme, qui se trouvait dehors à ce moment là, vit passer Marcel Turc, les cheveux en désordre et la figure en sang, soutenu par deux soldats qui le conduisaient au bassin. Après lui avoir trempé la tête dans l’eau, ils le ramenaient devant chez moi.
Un moment après, j’entendis des hurlements de douleur qui durèrent de 10 à 15 minutes. Ces hurlements devenaient de plus en plus faibles.
Le lendemain, je trouvais à la place où ils l’avaient torturé les débris de la ficelle tout maculés de sang. »

Après le départ des Allemands, on retrouva le corps de Marcel Turc dans un pré à proximité du hameau de Moulin Vieux, une balle dans la tête et une dans la région du cœur.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué membre des Forces françaises de l’Intérieur.
Son nom figure sur le monument aux morts de Lavaldens et sur le monument commémoratif aux FFI et résistants de la Matheysine morts pour la France, à La Mure (Isère).


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article221764, notice TURC Marcel, Aimé, Justin par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 5 janvier 2020, dernière modification le 1er mai 2021.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression 3808 W 416 — SHD Vincennes, GR 19 P 38/9 — AVCC Caen AC 21 P 165366 (à consulter) — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — État civil, mairie de Lavaldens

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable