DENIEL Juliette [née BÉTIN Juliette, Maria, Augustine]

Par Éric Belouet

Née le 16 juin 1931 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; sténodactylo, secrétaire, secrétaire de direction, directrice administrative ; présidente fédérale de la JOCF à Rennes (1954-1957) ; militante associative, présidente de l’APF et de l’UDAF d’Ille-et-Vilaine, membre du comité national du MLO (1962-1964) ; militante du PSU puis du PS ; membre de l’ACO.

Juliette Deniel en 2003
Juliette Deniel en 2003
[Coll. privée Juliette Deniel]

Juliette Bétin était la fille unique d’Auguste Bétin, boulanger, et de Maria née Martin, qui, après une formation d’institutrice, aidait son mari au magasin. Alors qu’elle n’avait que quinze mois, sa mère mourut d’une typhoïde. Son père se remaria et cinq autres enfants naquirent. La famille vivait rue Saint-Malo, quartier très populaire de Rennes. Juliette Bétin fréquenta l’école primaire de La Providence jusqu’en 1942, y commença la classe de sixième mais, en mai 1943, la fermeture de toutes les écoles de la ville en raison de bombardements entraîna son départ en pension dans une école privée de Hédé (Ille-et-Vilaine) où elle ne put poursuivre le latin ni l’anglais. Elle reprit des cours à Rennes, au pensionnat du Sacré-Cœur, de septembre 1944 à juin 1948. Durant sa scolarité, elle obtint le brevet élémentaire, le brevet commercial et trois CAP (sténodactylo, comptabilité et employée de bureau). Elle commença à travailler en octobre 1948 comme sténodactylo au Central téléphonique privé (CTP), entreprise d’installation de téléphones où elle resta pendant onze ans. Entre-temps, elle était devenue secrétaire après avoir obtenu, en suivant des cours du soir, une capacité en droit et un brevet professionnel de secrétariat. Elle adhéra à la CFTC mais l’action syndicale dans cette petite entreprise était limitée.

Juliette Bétin adhéra à la section JOCF de Saint-Aubin en 1951 et, dès l’année suivante, intégra l’équipe de la fédération de Rennes où on lui confia la responsabilité des « apprenties » (14-17 ans). Devenue présidente fédérale en 1954, elle créa la même année une section jociste exclusivement composée de mères célibataires. L’action jociste consistait alors principalement à participer régulièrement à des cercles d’études (au cours desquels le « Voir-Juger-Agir », clé de voûte de la méthode jociste, était mis en œuvre), à vendre le magazine Sillage et le calendrier jociste et à réaliser l’enquête-campagne annuelle.

Ayant quitté la JOCF début 1957, elle se maria le 1er mars à Rennes avec Clément Deniel*, ancien permanent jociste, trois enfants naquirent de cette union (Michel en 1958, Véronique en 1962 et Agnès en 1970 ; les deux aînés furent jocistes et la deuxième se maria avec un permanent du mouvement). À partir de 1959, elle mit entre parenthèses son activité professionnelle à temps plein pour se consacrer à ses enfants, militer et suivre diverses formations.

Sur le plan militant, elle adhéra alors à l’APF et participa à l’animation de son quartier. Quelques années plus tard, elle s’engagea également au MLO où elle eut des responsabilités nationales, siégeant au comité national de 1962 à 1964 pour y représenter sa région. Elle occupa également deux emplois à temps partiel, non sans rapport avec son action militante, assurant le secrétariat de l’APF et celui du Centre d’information et d’aide au logement (CIAL, devenu ADIL). Elle fut également présidente de l’APF (1967-1971) sur le plan local puis départemental et présida l’UDAF d’Ille-et-Vilaine pendant un an au début des années 1970. Parallèlement à ses responsabilités familiales et militantes, elle suivit une formation de conseillère conjugale à Paris de 1972 à 1974.

En 1979, la famille Deniel quitta Rennes pour s’installer à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine). Quatre ans plus tôt, Juliette Deniel avait repris un emploi de secrétaire à mi-temps, toujours au CTP (devenu entre-temps la Téléphonie centrale), puis devint secrétaire de direction, à temps complet, en 1979. Promue par la suite directrice administrative, elle le resta jusqu’à son départ à la retraite le 30 septembre 1991. Au cours de cette période, elle adhéra à la CFDT.

Sur le plan politique, Juliette Deniel milita au PSU de 1965 à 1970 environ avant de passer directement au PS. Elle fut conseillère municipale d’opposition de Cesson-Sévigné de 1989 à 2001. Aux élections municipales de 2001, souhaitant disposer de plus de temps avec son mari atteint d’une maladie neurologique dégénérative, elle demanda à figurer en fin de liste. Elle fut également, sans succès, candidate suppléante dans la 5e circonscription d’Ille-et-Vilaine lors des élections législatives de 1993. En 2008, Juliette Deniel était trésorière de la section PS de sa ville et faisait également partie d’une association de demandeurs d’emploi depuis sa création en 1988.

Membre de l’ACO depuis son mariage, elle suivit des cours à l’Institut de formation théologique au séminaire de Rennes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22257, notice DENIEL Juliette [née BÉTIN Juliette, Maria, Augustine] par Éric Belouet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 19 février 2010.

Par Éric Belouet

Juliette Deniel en 2003
Juliette Deniel en 2003
[Coll. privée Juliette Deniel]

SOURCE : Témoignage de Juliette Deniel, 8 et 12 mars 2008.

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