BRIFFLOT Yvon, Ferdinand

Par Philippe Lecler

Né le 31 mars 1919 à Bléré (Indre-et-Loire), exécuté sommairement le 13 juin 1944 à Revin (Ardennes) ; résistant des FFI.

Fils de Léon Brifflot, mouleur en fer, et d’Eugénie Jennepin, sans profession, Yvon Brifflot s’était marié le 18 novembre 1939 avec Gilberte Despas à Revin (Ardennes) où il était domicilié.
Yvon Brifflot s’engagea au maquis des Ardennes. Il est dit "fusillé" à Revin le 13 juin 1944.
Le maquis des Ardennes, né d’une mission interalliée dite "Citronelle en avril 1944, s’était installé en forêt, sur le plateau Malgré-Tout, dominant la ville de Revin et son ruisseau des Manises, après le débarquement allié du 6 juin 1944. Plus de 200 jeunes de Revin et des environs rejoignirent le maquis, laissant des traces de leur passage reconnues par l’aviation allemande et des résidents allemands de l’organisation Todt qui encadraient les ouvriers des chantiers de carbonisation situés dans la forêt avoisinante. Le 12 juin 1944, guidés par un traître, près de 3000 soldats allemands encerclèrent les maquisards, jeunes volontaires inexpérimentés. Ceux qui n’avaient pas réussi à s’échapper vers la Belgique, ou à se cacher dans la forêt, subirent le martyre : interrogatoires cruels par les officiers, allongés le visage contre terre les survivants ont été achevés d’une balle de revolver dans la nuque.
Les corps des suppliciés furent enterrés dans une fosse commune. Découverte le 19 juin, les gendarmes dressèrent un rapport écrit à la Felkommandantur de Charleville en vue de réclamer l’autorisation d’exhumer les corps. Mais le 21 juin, les Allemands transférèrent les corps dans deux charniers près de Linchamps. Quelques jours plus tard, malgré le danger, les fosses furent ouvertes, les suppliciés identifiés, leurs corps transportés dans une clairière près de la ferme Malgré-Tout.
La dernière et définitive inhumation des combattants du maquis des Ardennes n’eut lieu qu’après la libération du département, le 8 octobre 1945, au cimetière de Revin.
Yvon Brifflot, 25 ans, est l’un des 106 hommes tués dans cette tragédie, dont les trois-quarts n’avaient pas 25 ans.
Son corps repose au Carré de corps restitués du cimetière communal de Revin.

Reconnu Mort pour la France, il a été homologué Interné résistant DIR et FFI.
Il était le frère de René Brifflot.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts des Manises à Revin ainsi que sur le Mémorial de la Résistance de Berthaucourt à Charleville-Mézières (Ardennes).


Revin (Ardennes), Les Manises, 13 juin 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article224376, notice BRIFFLOT Yvon, Ferdinand par Philippe Lecler, version mise en ligne le 16 mars 2020, dernière modification le 12 janvier 2022.

Par Philippe Lecler

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 90969 (nc). — Mémorial Genweb.
Fonds des Archives municipales de Revin. — Fonds des Archives départementales des Ardennes. — Georges Charot, Le maquis de Revin, brochure de 1947, 37 p. — Philippe Lecler, L’affaire des Manises, Éditions D. Guéniot, Langres, 2004. — Philippe Lecler, Le temps des partisans, Éditions Dominique Guéniot, Langes, 2009, p. 146. — État civil. — Modifié par Dominique Tantin (janvier 2022).

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