RAYNAUD Georges, André [pseudonyme dans la résistance : Fernoël]

Par Huguette Juniet

Né le 15 novembre 1923 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), exécuté sommairement le 2 mars 1944 à Clermont-Ferrand ; étudiant ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Fils d’Eugène, David, ouvrier d’usine né le 26 juin 1888 à Saint-Hérent (Puy-de-Dôme), et de Marie Radier, sans profession, née le 9 novembre 1892 à Lubilhac (Haute-Loire), Georges Raynaud était étudiant à Clermont-Ferrand. En 1941, il était assistant aux Compagnons de France. Puis il faut attaché à la 2e Section de la 2e Compagnie des Travailleurs sur la commune de Le Vigan (Gard).
Réfractaire au STO il entra dans la clandestinité et fut dirigé le 25 mars 1943 à Bromont-Lamothe (Puy-de-Dôme) dans une maison isolée où il rencontra Robert Huguet alias Prince. Il devint grâce à ses compétences reconnues un solide pilier du 1er Corps Franc d’Auvergne.

Le 24 juin 1943 Georges Raynaud, sur ordre d’Émile Coulaudon, alias colonel Gaspard, pour obtenir des renseignements sur des agents de l’occupant, se déplaça au domicile de Jean-Marie Flandin, rue Saint-André à Clermont-Ferrand. Jean-Marie Flandin était professeur de philosophie au Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand. Révoqué par le régime de Vichy en 1943 il était entré dans la clandestinité et dirigeait le service de renseignements des MUR.
Ce jour, Flandin était absent. Georges Raynaud tomba dans un piège et se trouva en face de deux policiers allemands Lemki et Ohler qui étaient chargés de surveiller et d’arrêter le professeur. Georges Raynaud fit usage de son pistolet et abattit les deux policiers avant de rejoindre à pied son maquis à Lespinasse (Puy-de-Dôme). Ces deux meurtres furent les déclencheurs de représailles. S’en suivi le soir même l’encerclement du foyer Universitaire « Le Gallia » et le 23 novembre 1943 la rafle de l’Université à Clermont-Ferrand.
Georges Raynaud était activement recherché par la Gestapo. Un membre de l’AST de Lyon, Gilberte Blesle fut chargée de suivre Fernoël. Le 2 mars 1944 elle réussit à l’attirer à son domicile à Montferrand pour lui remettre un vêtement que ce dernier aurait soi-disant perdu la veille à Volvic, et c’est dans la cuisine qu’elle dégaina son revolver et fit feu sur Raynaud qui mortellement blessé s’écroula.
Robert Huguet l’intègre dans la liste des morts de la formation MUR Unité protectrice de parachutage. Il écrit plus loin dans le résumé des opérations que le 20 mars 1943 il y a participation d’une nouvelle équipe présentée par Daniel, adjoint du général de Jussieu dit Bourguigon et dont il donne au-dessous la liste des principaux responsables : Perrier, agent de la Gestapo, Vidal, Mezonnier, Raynaud patriote fusillé à Montferrand par un agent de la Gestapo.

Il a été reconnu Mort pour la France, et a obtenu la médaille de la Résistance par décret du 15 octobre 1945. Il fut homologué FFI pour la période du 15 mai 1943 au 2 mars 1944 au sein des MUR, 1er corps franc et de l’unité protectrice de parachutage (MUR).

Son nom n’est inscrit sur aucun Monument aux Morts. Une place de Lezoux (Puy-de-Dôme) porte son nom. Raynaud était ami intime de Jean Rimbert natif de Lezoux, fusillé comme otage au Mont-Valérien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226206, notice RAYNAUD Georges, André [pseudonyme dans la résistance : Fernoël] par Huguette Juniet, version mise en ligne le 17 avril 2020, dernière modification le 20 février 2022.

Par Huguette Juniet

SOURCES : SHD Vincenne, GR 19 P 63/34 : état des morts de la formation unité protectrice de parachutage. — AVCC Caen, AC 21 P 140675, dossier Raynaud Georges (nc). — SHD Vincennes GR 16 P 501822, dossier résistant de Georges Raynaud (nc). — Mémorial Alsace-Moselle. - Gilles Lévy-Francis Cordet, A nous Auvergne !, Presses de la Cité 1990 nouvelle édition, p. 75 et 154. — État civil Clermont-Ferrand.

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