PASQUIER Alphonse, René

Par Michel Germain

Né le 28 août 1911 à Bellevaux (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 28 janvier 1944 à Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie) ; cultivateur ; résistant dans l’Armée secrète (AS).

Alphonse Pasquier était le fils de Clément Eugène Pasquier et de son épouse Louise Marie Meyer. Il épousa lui-même Céline Alphonsine Saillet. Cultivateur à la ferme de son père Clément, à Pouilly, et résidant à Saint-Jean de Tholome (village proche), il a rejoint l’AS (alias Paquerette, Clocher).
Le vendredi 28 janvier 1944, vers 22 heures, une voiture de l’A.S. avec à son bord Robert Desbiolles, chauffeur, Marcel Clavel, et Alphonse Pasquier força un barrage allemand situé à l’entrée du village de Pouilly, installé là à la suite de l’enlèvement d’un douanier allemand. Un soldat fut tué. Blessés, les trois occupants maquisards tentèrent de s’échapper. Marcel et Alphonse, grièvement blessés, tentèrent de fuir par le massif forestier du Turchon. Alphonse, trop blessé pour continuer à fuir, obtint de son copain qu’il parte seul. Resté seul, perdant beaucoup de sang, il descendit vers les premières maisons.
Pendant ce temps, les Allemands, qui avaient demandé du renfort à Annemasse, cernèrent le village de Pouilly. Il était 23 heures 30 environ. Ils ouvrirent le feu contre les façades des maisons et firent sortir les gens. Les femmes et les enfants furent poussés vers le bas du hameau. Les projecteurs éclairaient la scène a giorno. Pierre Cornier* fut tué. Léon Parchet* fut frappé à mort par des S.S. qui l’achevèrent de plusieurs rafales de mitraillettes. Jean Carrier*, grimpé sur le toit de sa maison, tira sur les soldats allemands avant de succomber sous le nombre. Découvrant Robert Desbiolles*, blessé, les Allemands l’achevèrent. Emile Salomon* trouva la mort devant sa maison. Clément Pasquier*, dont le fils Alphonse était en train d’agoniser, fut abattu à son tour. Jean Girod* fut tué devant sa maison. Alfred Mischler* fut exécuté chez lui. Eustache Benedente* fut tué devant chez lui. Ferdinand Chamot* fut le dernier homme abattu.
Alphonse pendant ce temps a succombé dans le bois voisin. Son décès fut constaté par le maire à 7 heures du matin, (acte de décès Saint-Jeoire 14/1944).
Le drame de Pouilly fit 11 victimes tandis que les nazis incendièrent 9 maisons à la grenade incendiaire. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1500).
Comme toutes les victimes de ce drame, Alphonse Pasquier fut reconnu « Mort pour la France » le 9 janvier 1945 (dossier n° 364 370) et interné résistant. Il fut homologué au grade de lieutenant F.F.I. Une stèle érigée sur le côté de la route qui, de Saint-Jeoire monte au hameau, rappelle le drame de ce village martyr. Alphonse figure sur les monuments aux morts de Saint-Jeoire-en-Faucigny, La Tour et Bellevaux.



Voir Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie), hameau de Pouilly, 28 janvier 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226939, notice PASQUIER Alphonse, René par Michel Germain, version mise en ligne le 30 avril 2020, dernière modification le 1er mai 2020.

Par Michel Germain

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 459657 et Caen SHD/ AC 21 P 655846.

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