PELLET Gustave, Joseph

Par Michel Germain, Dominique Tantin

Né le 17 mars 1895 à Ville-en-Sallaz (Haute-Savoie) exécuté sommairement le 7 décembre 1943 à Annemasse (Haute-Savoie) ; négociant en bétail ; résistant de l’Armée secrète (AS)

Gustave Pellet était le fils d’Émile, cultivateur, alors âgé de 37 ans, et de son épouse Marie Bené, ménagère, âgée de 27 ans. Le 4 octobre 1917, à Saint-Jeoire, il épousa Emma Chamot, sans profession, née dans cette commune le 30 juin 1895.
Après avoir été ajourné par la commission de réforme, il fut cependant mobilisé dans le 84e régiment d’artillerie lourde entre septembre et novembre 1917, puis versé dans les services auxiliaires en raison de son état de santé, jusqu’à sa démobilisation en septembre 1919.
Selon son registre matricule militaire, il entra dans la Résistance locale au sein de l’AS du secteur de Bonneville à partir du 10 mars 1943.
Le 30 novembre 1943, des SS-Polizei de la 9è Compagnie du régiment « Todt » organisèrent une vaste rafle sur les secteurs de Ville-en-Sallaz et Viuz-en-Sallaz. Gustave Pellet fut arrêté à Ville-en-Sallaz et incarcéré au Pax, à Annemasse, (n°272). Alexandre Pellet, Sénéchal et Pierre Cuit, arrêtés dans les mêmes conditions, furent relâchés le 18 décembre, mais Angelo Debernadi* a été tué à Ville.
Jean Deffaugt, maire d’Annemasse, a témoigné : « Les Allemands, je puis l’affirmer, ont fabriqué de toutes pièces un projet d’évasion afin d’avoir le prétexte de tirer sur les prisonniers ». Que s’était-il passé ?
Le 7 décembre 1943, vers 1 heure 30 du matin une grenade explosa contre la grande porte de la cour intérieure de l’annexe du Pax, en face de l’hôtel. Les SS, Herberg en tête, réagirent aussitôt en mitraillant les détenus qu’ils avaient entassés la veille dans la cellule n°6. Ont ainsi été assassinés : Adrien Couffi, Gustave Pellet, Fernand et Louise Jenatton et André Chappuis. Une polémique s’ouvrit le lendemain ; la presse suisse informée s’en mêla. Quoi qu’il en soit, le maire Jean Deffaugt réussit à obtenir du SS Lottmann et du chef gestapiste Kämpf, venu spécialement d’Annecy, que les cinq cadavres soient inhumés dignement, avec des cercueils, dans le cimetière de la ville, ce qui fut fait le 8 décembre.
C’est le jeune commissaire de police Alfred Jean Forestier qui fut chargé des déclarations de décès auprès du maire. Jean Deffaugt sera reconduit dans ses fonctions de maire d’Annemasse par le comité de Libération, dont il fit d’ailleurs partie.
Gustave Pellet fut homologué FFI, interné résistant et la médaille de la Résistance lui fut décernée à titre posthume par décret en date du 28 juillet 1955. Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de sa commune natale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article227105, notice PELLET Gustave, Joseph par Michel Germain, Dominique Tantin , version mise en ligne le 3 mai 2020, dernière modification le 3 mai 2020.

Par Michel Germain, Dominique Tantin

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Fonds du Mémorial de l’oppression 3808 W 1383. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 463997 et Caen SHD/ AC 21 P 656910.

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