GRANIER Ernest, Jules, Etienne

Par Jean-Luc Marquer

Né le 3 novembre 1893 à Bourg-Saint-Maurice (Savoie), sommairement exécuté le 22 juillet 1944 à Roissard (Isère) ; ingénieur, officier de réserve ; victime civile

Ernest, Jules, Étienne Granier était le fils de Gustave, Léon, notaire, et de Jeanne Truchet, son épouse, rentière.
Son incorporation ayant été repoussée par deux fois pour faiblesse, il fut incorporé au 140ème régiment d’Infanterie de Grenoble à partir du 15 décembre 1914. Le registre matricule militaire indique qu’il était alors étudiant en droit. Il passa au 160ème RI le 13 mai 1916.
Il gravit sous les échelons de la hiérarchie militaire jusqu’à devenir sous-lieutenant à titre temporaire. Ce grade fut confirmé lorsqu’il passa dans la réserve.
Durant la première guerre mondiale, il fut blessé deux fois, obtint six citations et fut décoré de la Croix de guerre avec quatre étoiles de bronze et de la Croix de guerre avec deux étoiles d’argent.
Il s’était fait une spécialité des reconnaissances très en avant des lignes.
Après la guerre, il entama des études à l’Institut d’Électrochimie de Grenoble d’où il sortit ingénieur électricien.
Il fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire le 13 juillet 1923.
Dans la réserve, il fut promu lieutenant , puis capitaine, grade qu’il avait lors de la mobilisation en 1939. Il fut rayé des contrôles le 19 février 1940.
Il épousa Marie, Césarine Chabuel, le 4 août 1928 à Valbonnais (Isère).
Ils s’installèrent à Monestier-de-Clermont (Isère) en 1934.
Marie Granier était receveuse des Postes.
Le 20 juillet 1944, onze hommes, arrêtés à Vif (Isère), furent sommairement exécutés par des soldats allemands au Col du Fau, sur la commune de Monestier-de-Clermont.
C’est Ernest Granier qui demanda au menuisier Henri Maffiodo et à Marius Claret, transporteur, d’aller chercher les corps.
Le 21 juillet 1944, lorsqu’il arriva au Col du Fau, les victimes avaient déjà été mises en bière.
Il redescendit vers Monestier-de-Clermont dans le camion de Marius Claret.
Ce dernier témoigna : « En cours de route, nous avons rencontré une patrouille allemande. M. Granier, qui parlait un peu l’allemand, se mit à causer avec ces soldats pour leur faire comprendre que c’était lâche ce qu’ils avaient fait. Une discussion s’en suivit entre les soldats allemands et M. Granier.
Le même jour, M. Granier a été emmené dans la cour d’une maison où il a subi les sévices des Allemands en furie. Ensuite, il a été amené à la Gestapo qui siégeait à l’Hôtel Moderne à Monestier-de-Clermont. Depuis je n’ai plus eu des ses nouvelles. »

Le dimanche matin 23 juillet 1944, Le corps d’Ernest Granier fut retrouvé dans un boqueteau au lieu-dit "Farceyre" sur la commune de Roissard (Isère).
Il avait deux balles dans la tête et le bras droit cassé. L’après-midi même, le corps fut ramené et déposé à la mairie de Monestier-de-Clermont.
La date de son décès fut fixée au 22 juillet 1944.
Son nom figure sur les monuments aux morts de Monestier-de-Clermont et de Bourg-Saint-Maurice (Savoie), sur la plaque commémorative de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (Isère), sur la plaque commémorative 1939-1945 apposée dans l’église Saint Maurice à Bourg-Saint-Maurice et sur la plaque commémorative apposée dans l’église de Monestier-de-Clermont.


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article232784, notice GRANIER Ernest, Jules, Etienne par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 9 octobre 2020, dernière modification le 3 février 2021.

Par Jean-Luc Marquer

Sources : Arch. Dép. Isère, Mémorial de l’oppression, 2 MI 2233, transmis par B. Tixier, Association "Histoire et patrimoine du Gua" — Arch. dép. Savoie, État civil, 3E 4048, p ; 71-72 ; Registre matricule militaire, 1R216, p. 433 à 435 — SHD Vincennes, GR 16 P 268162 (à consulter) — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — Geneanet

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable