THOMAS Raymond, Pierre

Par Michel Thébault

Né le 7 avril 1917 à Tournon-Saint-Pierre (Indre-et-Loire), mort en action le 29 août 1944 à Bossay-sur-Claise (Indre-et-Loire) ; mécanicien ; résistant ORA brigade Charles Martel, maquis Carol.

Raymond Thomas était le fils d’Abel, Fernand, Alexandre Thomas (né le 24 février 1887 à Tournon-Saint-Martin, Indre) mécanicien et de Andrée, Louise, Yvonne Lavergne (née le 29 août 1891 à Béthines, Vienne). Son père mobilisé en août 1914 fut détaché, fin 1915, comme affecté spécial aux usines Otis à Bezons. Domicilié à Puteaux (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine), il s’y maria le 24 juin 1916 avec Andrée Lavergne. Réformé après un accident du travail il vint s’installer comme mécanicien à Tournon-Saint-Pierre où son père Abel Thomas (né en 1860 aux Sables-d’Olonne, Vendée) était également mécanicien et distributeur d’essence. Après Raymond en 1917, deux autres enfants y naquirent, Pierre en 1922 et Raymonde en 1926. Au recensement de 1936 Raymond Thomas résidait au bourg avec ses parents et était mécanicien avec son père. Il fut sans doute mobilisé en 1939 - 1940. En 1944, célibataire âgé de 27 ans, il était toujours mécanicien à Tournon-Saint-Pierre.

Il s’engagea, vraisemblablement à l’été 44, dans la Résistance rejoignant dans le département de l’Indre un maquis de l’ORA. Le colonel Raymond Chomel, chef d’état-major de la 9e division militaire de l’Armée d’armistice, passa au début de 1944 dans la clandestinité, sous le pseudonyme de Charles Martel. Début juin 1944 son unité clandestine, constituée en brigade, la brigade Charles Martel, fut prête à passer à l’action. Elle comprenait en particulier le maquis d’Epernon en Indre-et-Loire et le maquis Carol dans l’Indre, auquel Raymond Thomas appartint.

Le 13 août, à l’approche des troupes américaines, l’ORA déclara l’état de guérilla généralisée dans le sud du département d’Indre-et-Loire. Les harcèlements devinrent quotidiens sur les itinéraires suivis par les troupes allemandes. Le 19 août un ordre de repli général fut donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel et les combats se multiplièrent dans le secteur, le long des axes menant vers l’est du département de la Vienne, l’Indre et l’Indre-et-Loire. L’évacuation vers l’est à partir du 26 août (Roger Picard op. cit) de la légion hindoue, et du groupement de marche du sud-ouest, qui réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster fut ponctuée de violences et d’exactions. Les 27 et 28 août des incidents se produisirent dans le secteur de La Roche-Posay (Vienne) mettant aux prises des éléments des maquis locaux et les troupes allemandes en retraite, et infligeant à ces dernières des pertes humaines. Le franchissement de la Creuse fut l’objet de violents combats, en particulier le passage du pont de Preuilly entre La Roche-Posay et Yzeures-sur-Creuse, au franchissement de la Gartempe et de la Creuse. Le 29 août, à l’extrême sud du département d’Indre-et-Loire, à Bossay-sur-Claise, limitrophe d’Yzeures-sur-Creuse d’un côté et du département de l’Indre de l’autre, des éléments du maquis Carol attaquèrent les unités allemandes en retraite. Raymond Thomas fut tué dans le combat au lieu-dit Massuet, vers 13 heures avec deux camarades Jacques Pistre et Roger Staub.

Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Tournon-Saint-Pierre. Il figure aussi sur le monument commémoratif dressé à un carrefour sur la route de Bossay-sur-Claise à Tournon-Saint-Pierre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article233360, notice THOMAS Raymond, Pierre par Michel Thébault, version mise en ligne le 26 octobre 2020, dernière modification le 26 octobre 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Indre et Indre-et-Loire (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Caen AVCC AC 21 P 162653 (à consulter) — Roger Picard Hommes et combats du Poitou Ed. Martelle 1994 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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