LEMÉE Fulgence, Raoul, Vincent, Eugène

Par Jean-Marie Guillon

Né le 14 avril 1921 à Trets (Bouches-du-Rhône), exécuté le 15 février 1945 à Marsaglia (province de Cuneo, Piémont, Italie) ; Jeunesse communiste ; maquisard Franc-tireur et partisan (FTP) et unité de partisans italiens.

Originaire de Trets, Raoul (son prénom d’usage) Lemée militait à la Jeunesse communiste à Marseille (Bouches-du-Rhône). Il participa à sa reconstitution clandestine et fut arrêté en novembre ou décembre 1941 pour avoir diffusé son journal, L’Avant-Garde. Déféré devant la justice militaire, on sait s’il fut condamné ou s’il bénéficia d’un non-lieu. En tout cas à sa sortie de prison, il fit son temps aux Chantiers de jeunesse. Réfractaire au service du travail obligatoire (STO), il déserta et rejoignit le maquis que les FTP avait constitué au printemps 1943 dans les bois du Lubéron, sur le territoire de Cabrières-d’Aigues (Vaucluse). Faisant partie du poste avancé installé dans une grotte au-dessus du village, il fut arrêté avec plusieurs de ses camarades lors de l’attaque lancée par les soldats italiens, le 15 avril 1943. Conduits à Trets, puis à Carnoules (Var), les huit maquisards prisonniers aboutirent à la prison militaire de Menton (Alpes-Maritimes) en attente de jugement. Inculpés de participation à une bande armée préparant une action de guerre contre l’armée italienne, ils passèrent devant le tribunal de la IVe Armée italienne à Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), le 20 juillet 1943. Raoul Lemée fut condamné à deux ans de prison comme cinq de ses camarades, les trois autres écopant de trois ans. Ils furent conduits à Cuneo pour être emprisonnés non loin de là, à Fossano (Piémont) où ils arrivèrent le 3 août. Ils s’en évadèrent avec les autres prisonniers le 11 septembre 1943, trois jours après la capitulation de l’Italie, les soldats s’étant débandés et leurs gardiens, non armés, ne leur opposant aucune résistance. Après avoir été cachés par des paysans, la plupart des évadés français retournèrent en France. Raoul Lemée fit partie des quelques uns qui restèrent en Italie et se joignirent aux partisans. Il intégra le groupement « badoglien » du major Enrico Martini dit Mauri, commandant en chef des unités autonomes des Langhe, en décembre 1943. Il appartenait au groupe de Belvedere (province de Cuneo, Piémont, Italie). D’après son camarade Michel Fauquier, il fut exécuté le 15 février 1945 au lieu-dit Torrecini, à Marsaglia.
Son nom figure sur le monument aux morts de Trets. Il a été donné à une rue de cette commune. Il a été reconnu « mort en déportation » par le décret du 7 juillet 1994.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance par décret du 12 juillet 1963.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236129, notice LEMÉE Fulgence, Raoul, Vincent, Eugène par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 2 janvier 2021, dernière modification le 4 avril 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : site mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 360531 et Caen AC 21 P 561063 (à consulter). — Michel Fauquier, Itinéraire d’un jeune résistant français (1942-1945), Paris, L’Harmattan, 2005, p. 48 et suiv. —Panicacci, Jean-Louis, L’Occupation italienne, Sud-Est de la France, juin 1940-septembre 1943, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010, p. 396. —Témoignage Raoul Mengaud.

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