KONNAI Kanemitsu

Né en 1898 dans le département de Tochigi ; mort en septembre 1938. Avocat ; dirigeant du mouvement paysan ; militant communiste.

Originaire du département de Tochigi, KONNAI Kanemitsu sortit diplômé de la section du droit français de l’Université de Kyōto. Devenu avocat, il ouvrit un cabinet avec KOIWAI Kiyoshi et se fixa à Nishi­nomiya. En 1923, peu de temps après la constitution du Syndicat des paysans japonais (Nihon nōmin kumiai), il fut l’un des membres du groupe des avocats-conseils de l’organisation. Se conformant aux directives du syndicat, il se consacra à la défense des revendications des régions les plus reculées, non seulement en les représentant devant les cours de justice, mais encore en participant à la direction des mouvements paysans et de l’éducation ; son champ d’activité engloba les régions de Shimane, Tottori, Tokushima et Awaji. Après avoir adhéré en janvier 1928 au Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō), il se présenta le mois suivant aux élections générales dans la deuxième circonscription du département de Hyōgo, sous l’étiquette du Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmin tō) ; ce fut un échec. Lorsque tous les permanents à la direction du siège central du Syndicat des paysans (Nichinō ou Nihon nōmin kumiai) eurent été appréhendés lors de la vague de répression du 15 mars 1928, KONNAI Kanemitsu, acceptant de prendre la relève, devint membre titulaire du Comité central provisoire. Il fut à son tour arrêté. Ayant choisi le mutisme total, il fut condamné à une peine de six ans d’emprisonnement et incarcéré dans la prison de Takamatsu. Sa santé se détériora pendant qu’il purgeait sa peine : après sa mise en liberté en 1935, il dut prendre dn repos à Motomachi, district de Muko, dans le département de Hyōgo. Comme il avait été déchu de son titre d’avocat, ce fut sa femme qui dut subvenir aux besoins du ménage en enseignant dans des écoles. Malgré le traitement médical auquel il était astreint, il devait bientôt s’éteindre à l’hôpital Kōnan de tuberculose intestinale. Son camarade de longue date NAGAO Yū, devait recueillir ses dernières paroles : « Saisis l’ennemi et venge-moi. »>
Les convictions profondes de KONNAI Kanemitsu sont reflétées dans la préface de son ouvrage Nōmin undō to sono soshiki (Le Mouvement paysan et son organisation) : « Je ne saurais en aucun cas être un simple avocat ; je veux jusqu’au bout me battre comme un ami sincère des agriculteurs pour l’organisation de la masse paysanne [...] Il va sans dire que la libération des paysans passe par la libération du prolétariat, et que l’une des conditions nécessaires de la libération du prolétariat est la collaboration et le soutien effectifs de la masse paysanne et en particulier des paysans pauvres. L’auteur de cet ouvrage n’est autre qu’un homme qui a donné sa vie pour réaliser cet objectif. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237316, notice KONNAI Kanemitsu, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 26 mai 2021.

ŒUVRE : Nōm in undō to sono soshiki (Le Mouvement paysan et son organisation), 1928.

SOURCES : HABARA Shōichi, « KONNAI Kanemitsu sensei wo shinobu ». (En évoquant Maitre KONNAI Kanemitsu) dans Nihon nōmin undō shi (Histoire du mouvement paysan japonais), publié par le Groupe de recherches sur l’histoire du mouvement paysan, 1961.

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