ECHEVIN Pol, Charles

Par André Caudron

Né le 12 mars 1925 à Paris (XIVe arr.), mort le 15 juin 1986 à Roubaix (Nord) ; apprenti tanneur, cheminot, journaliste ; président fédéral jociste (1944-1946), militant MPF et CFTC-CFDT, responsable national et départemental du MLP (1950) puis du MLO (1951), rédacteur en chef de Libé-MO (1951-1955) et du Matin du Nord (1980-1982).

Issu d’une famille ouvrière installée à Haubourdin (Nord), fils d’un palefrenier, Pol Échevin entra dans la vie active dès l’âge de quatorze ans comme apprenti tanneur. Il changea rapidement d’orientation en devenant cheminot à la SNCF. Membre de la JOC, il présida la fédération de Lille-sud-ouest de 1944 à 1946 et fit ensuite partie du Mouvement populaire des familles (MPF) où il rencontra sa future femme, Georgette Flanquart, qu’il épousa le 10 avril 1948 à Wavrin (Nord). Celle-ci allait lui donner quatre enfants et participer étroitement à sa vie de militant.
À l’issue du congrès de Nancy des 12 au 15 octobre 1950, qui consacra la transformation du MPF en Mouvement de libération du peuple (MLP), Pol Échevin entra dans l’équipe nationale de cette nouvelle organisation. Nommé responsable de la commission nationale de l’action au travail, il était en même temps rédacteur à Monde ouvrier. Sur le plan professionnel, syndiqué à la CFTC, il fut révoqué de la SNCF pour faits de grève en 1951, et devint alors permanent départemental du MLP pour le Nord.

Pol Échevin fut l’un des instigateurs de la scission survenue à Paris en mai 1951, au sein du MLP, lors des journées nationales des Associations familiales ouvrières (AFO), et fut aussitôt l’un des cinq membres de l’équipe nationale provisoire qui donna naissance au Mouvement de libération ouvrière (MLO). Le 7 juillet 1951, Monde ouvrier annonçait la dissolution de l’Union départementale du MLP du Nord et la radiation de ses responsables : Roger Clément*, Pol Échevin, Robert Pottier*, Isabelle Verhaeghe*, ainsi que de Jeanne Clarin, de Saint-Étienne (Loire). Pol Échevin, figurant parmi les principaux rapporteurs du congrès constitutif du MLO, organisé à Paris du 12 au 14 octobre 1951, y présenta « les orientations » du mouvement. Il fut le premier rédacteur en chef de Pour la libération du monde ouvrier, organe du MLO, baptisé ensuite Libé-MO, qui parut du 28 juin 1951 à mars 1955. À cette époque, il anima de nombreuses journées d’étude et de formation.

En 1955, ses qualités d’homme de presse lui permirent d’être embauché comme journaliste à La Croix où il allait être secrétaire de rédaction pendant quinze ans. Spécialiste des affaires sociales, il fit partie du conseil syndical (1960-1964) et du bureau du syndicat des journalistes français CFTC puis CFDT (1962-1964, 1967). Il passa ensuite à Ouest France comme chef du service économique et social, puis à L’Express au début des années 1970, avec les mêmes fonctions. En 1976, il prit part à la création du Matin de Paris dont il dirigea le service social. En septembre 1980, il était détaché à Lille pour animer l’équipe du Matin du Nord, édition régionale dont la publication se solda par un échec provoquant son départ en préretraite deux ans plus tard. Devenu proche de Pierre Mauroy*, il avait adhéré au Parti socialiste.

Vivant depuis lors à Cavron-Saint-Martin, près d’Hesdin (Pas-de-Calais), Pol Échevin publia aux Éditions ouvrières, en 1985, sous le titre d’Échec au roi, une biographie de Charles Tissier qui avait été leader CFTC-CFDT chez Michelin, à Clermont-Ferrand, pendant quarante ans. Il avait entrepris une histoire de cette confédération quand il mourut des suites d’un cancer, au centre de cure médicale du Vert Pré à Roubaix, quelques mois après la disparition de sa femme. Il avait soutenu l’expérience du mensuel régional Dire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23898, notice ECHEVIN Pol, Charles par André Caudron, version mise en ligne le 3 février 2009, dernière modification le 3 mai 2023.

Par André Caudron

SOURCES : Joseph Debès, Naissance de l’Action catholique ouvrière, Éditions ouvrières, 1982. — Jean-François Kesler, De la gauche dissidente au nouveau parti socialiste, Privat, Toulouse, 1990. — Cahiers du GRMF, n° 4. Monde ouvrier, 1986, p. 247-248 (Louis Guéry) ; n° 9. Une communauté brisée, 1995, Villeneuve-d’Ascq. – La Voix du Nord, 17 janvier 1986. — Annuaire du diocèse de Lille, 1945, 1946. – Notes de Bruno Duriez et d’Éric Belouet.

ŒUVRE : Échec au roi, Éditions de l’Atelier.

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