FÉLIX Roger, Jacques

Par Jean-Marie Conraud

Né le 11 septembre 1942 à Haïphong (Vietnam) ; bobineur électricien ; militant jociste de Meurthe-et-Moselle, permanent de la JOC (1964-1969) ; délégué CGT ; conseiller municipal de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) de 1978 à 1982.

Fils d’un militaire tué à la guerre, Roger Félix, qui avait deux frères dont un demi-frère, eut pour père nourricier un maçon à l’usine d’Usinor-Longwy (Meurthe-et-Moselle). Reçu au certificat d’études primaires en 1956, il fit un apprentissage de bobineur électricien aux établissements Audrin à Longwy qui ne respectèrent pas son contrat. Un vicaire de Longwy-Haut, qu’il avait connu au catéchisme, lui proposa de constituer un groupe « apprentis » de la JOC dont il devint très vite responsable. Il fut ensuite responsable fédéral, chargé de la branche « apprentis » puis, en 1961, président de la fédération de Longwy-Villerupt. Roger Félix anima des enquêtes-campagnes sur les jeunes travailleurs, organisa des veillées « internationales » et suscita de nombreuses actions pour faire respecter les droits des apprentis. Les syndicats n’étant pas très présents dans cette catégorie de salariés, la JOC en portait seule les revendications.

En 1961-1962, Roger Félix prépara le BEP d’électricien-monteur (électrotechnicien) puis le certificat d’électrotechnique qu’il obtint au CUCES de Longwy et au CNAM de Nancy.

En septembre 1964, sollicité par Jacques Durraffourg pour devenir permanent de la JOC, il fut affecté au secteur Est avec la responsabilité des fédérations de Franche-Comté, Saône-et-Loire, Doubs, Territoire de Belfort, Jura et Haute-Saône. La JOC y était surtout composée d’équipes en école et d’apprentis, ainsi que de quelques jeunes issus du monde ouvrier et étudiant dans l’enseignement supérieur. Hormis quelques gros centres comme Montbéliard et Sochaux, le secteur était plutôt rural et dispersé. Néanmoins le mouvement fut présent dans des actions importantes comme la lutte des LIP à Besançon, les grèves Peugeot à Sochaux et les grèves de 1968 dans de nombreuses entreprises.

Outre sa responsabilité géographique, Roger Félix fut chargé de la branche « École » sur le plan national et participa au lancement de la JOC dans l’enseignement supérieur. Son mandat prit fin au début de l’année 1969. Il fut remplacé par Pierre Brulé.

Pendant un an, il fut maître-auxiliaire au LEP de Longwy et travailla ensuite à la Société Sexlal à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) comme technicien, électricien d’entretien, jusqu’en 1983. Après un passage au Centre pédagogique et technique de l’AFPA à Metz (Moselle), il fut embauché en 1983 au CRP de Fontenailles (Indre-et-Loire) comme responsable de la formation. De 1991 à 1995, il suivit les cours de l’Institut du travail social de Tours (Indre-et-Loire) d’où il sortit diplômé. En 1994-1995 il prépara un DHEPS (diplôme des hautes études de la pratique sociale) à l’université Louis-Lumière de Lyon.

À la Société Sexlal, Roger Félix avait milité à la CGT. Délégué du personnel, délégué au comité d’entreprise et au comité central, responsable du syndicat, il avait été élu conseiller prud’homal et président de la section « Industrie » de 1977 à 1983.

Conseiller municipal de Mont-Saint-Martin de 1978 à 1982, il fut coresponsable de la commission « Immigrés » avec Monique Miconi. Il participa aux actions de défense de la sidérurgie dans les années 1980 et fut l’un des animateurs de « Radio Lorraine, cœur d’acier ». Il n’adhéra à aucun parti, mais fut toujours proche du Parti socialiste. Il prit part activement aux campagnes électorales de François Mitterrand* en 1981 et de Jean-Paul Durieux, député socialiste de Longwy.

Son installation à Fontenailles en mai 1983 mit un terme à la plupart de ses engagements. Il continua pourtant à militer au sein de l’Association pour la rééducation professionnelle et sociale (ARPS) qui gérait l’établissement où il travaillait.

Roger Félix se maria une première fois le 24 mai 1969 avec Martine Grattard, préposée des PTT et militante de la JOCF au LEP de Dijon, dont il eut trois enfants. Après son divorce en 1989, il épousa Marie-Hélène Estienne dont il eut deux autres enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24603, notice FÉLIX Roger, Jacques par Jean-Marie Conraud, version mise en ligne le 18 février 2009, dernière modification le 18 février 2009.

Par Jean-Marie Conraud

SOURCE : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents (Éric Belouet). — Renseignements communiqués par l’intéressé.

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