FRATTINI Jean, Joseph

Fils d’immigrés italiens – son père travaillait dans des carrières de granit et sa mère était bobineuse –, Jean Frattini entreprit une formation d’ajusteur au CET de Saint-Étienne-les-Remiremont (Vosges), puis à Bains-les-Bains (Vosges) et obtint un CAP en 1947. Il fut immédiatement embauché comme ouvrier d’entretien au tissage « Les Fils de Victor Perrin » à Thiéfosse (Vosges). Il était alors responsable départementale des Scouts de France, fonction qu’il garda jusqu’en 1954.

Tout en travaillant, il suivait une formation de régleur de métier à tisser, ce qui lui permit d’être muté en 1952 comme contremaître à l’établissement de Darnieulles (Vosges). Ayant adhéré à la CFTC en 1953, il devint, l’année suivante, secrétaire du syndicat local CFTC du Textile.

Marié le 5 juin 1954 à Thiéfosse (Vosges) avec Geneviève Laurent, dont il allait avoir cinq enfants, Jean Frattini n’allait pas cesser d’assumer des responsabilités. Élu au conseil de l’Union régionale Textile en 1957, au bureau en 1958, il en devint secrétaire général au moment où les accords du 9 juin 1958 provoquèrent de grands débats. Le 1er octobre 1958, il fut nommé permanent de l’Union et conserva ce poste jusqu’au 31 décembre 1962. Il était également devenu en 1958 membre du bureau, président de la Fédération CFTC du Textile et responsable de la branche « coton ». Il avait remplacé Henri Gébèle au conseil de la Fédération générale des syndicats chrétiens du Textile, regroupant les Fédérations CFTC des ouvriers, employés et cadres de cette branche.

Suite au refus de Gilbert Ryon* d’occuper ce poste, Jean Frattini assura la présidence de la Fédération générale du Textile de 1960 à 1964 et participa aux réunions du comité de gestion chargé de préparer le regroupement des fédérations du Textile, du Cuir et de l’Habillement en vue de la création d’HACUITEX CFDT. Il devint en 1960 responsable de la commission d’action professionnelle. Il laissa cette fonction à Fredo Krumnow* en 1962, mais il prit alors en charge le groupe des conventions collectives appartenant à la même commission. Après le congrès de 1964, il ne fit plus partie d’aucune instance fédérale.

Au niveau interprofessionnel, Jean Frattini participa en 1961 à la mise en place du comité régional CFTC de Lorraine et en fut trésorier. En 1963 il remplaça Jean-Marie Conraud comme permanent puis comme secrétaire général de l’Union départementale des Vosges. Tout en restant membre du conseil régional et trésorier de l’Union régionale CFDT jusqu’en 1976, il abandonna son mandat de permanent en 1970. Il fut alors embauché dans une caisse de retraite et de prévoyance, la CIRSEV, dont il avait été membre du conseil de 1959 à 1970.

Tout au long de sa carrière, il exerça de nombreux mandats. La Fédération du Textile le désigna au conseil d’administration du BIEIT (Bureau intersyndical d’études de l’industrie textile) en 1960 et il la représenta au comité technique de la Sécurité sociale de 1960 à 1962. Il fut aussi membre du conseil de l’ASSEDIC de Nancy (Meurthe-et-Moselle) de 1959 à 1962, du conseil de l’UNIRS de 1991 à 1996. De 1973 à 1992, il fut conseiller technique à l’IRCEM (Institution de retraite complémentaire des employées de maison) et entreprit une tâche identique auprès de l’IRCEM Prévoyance en 1993. En 1994, il fut élu président du SEFAM-GEMAD, service d’emplois familiaux et de gardes d’enfants à domicile.

À l’âge de quarante-huit ans, Jean Frattini adhéra au Parti socialiste. Élu conseiller municipal de Golbey (Vosges) sur une liste de gauche en 1989, il fut responsable de la commission sociale et mit en place le revenu minimum étudiant au niveau de sa ville. Suite au désaccord d’une partie de l’équipe municipale avec le maire, il démissionna en 1992, mais il fut réélu en 1995 sur la liste minoritaire.