BœUF Antoine

Né en 1789 à Vienne (Isère). Aubergiste lyonnais au « Moulin à Vent », à la Guillotière. Combattant d’avril 1834, Antoine Bœuf fut poursuivi comme tel, mais bénéficia d’un non-lieu à suivre prononcé avant l’ouverture des débats. Il était connu de la police pour s’en vanter et pour tenir des propos républicains, ou même des propos communistes. Une organisation secrète de la ville, la Société communiste, composée principalement de jeunes gens de la Guillotière et de la Croix-Rousse, choisit son auberge, le 14 juillet 1844, pour y commémorer par un banquet de moins de vingt convives le cinquante-cinquième anniversaire de la prise de la Bastille. Des discours révolutionnaires y furent prononcés par des ouvriers dont l’âge semble avoir été souvent inférieur à vingt ans, dont la pensée était nourrie des ouvrages de Cabet et aussi de ceux de Babeuf, ce qui doit signifier qu’ils avaient lu la Conspiration pour l’Égalité, dite de Babeuf, par Buonarroti. Bœuf prétendit qu’« il croyait que c’étaient des ouvriers qui faisaient la conduite à l’un des leurs ». Ce qui lui valut sa condamnation à trois mois de prison, c’était d’une part son passé politique, d’autre part le fait que l’on avait trouvé des armes chez lui, enfin la conviction qu’avait la police, en dépit de ses dénégations, qu’il appartenait à la Société communiste. Voir Bacot*, Larochette Ferdinand*, Larochette Joseph*, Linne Joseph*, Marietton Antoine*, Millet Jean-Marie*, Millet Joseph*, Millet Pierre*.