BOUVRAND Auguste.

Par J. Risacher

Né vers 1814 à Paris, tourneur ou monteur en cuivre, puis cloutier, membre de la Société des Saisons, participa à la prise d’armes des 12 et 13 mai 1839.

Très jeune, il vivait encore chez ses parents, 56, rue du faubourg Saint-Martin (Ve arr., maintenant IIIe), après des démêlés de droit commun avec la justice, il connut La Force et Bicêtre (en 1831, puis fin 1832 et début 1833). Membre de la Société des Saisons, Auguste Bouvrand fut arrêté pour sa participation aux journées de mai 1839, fut écroué à Sainte-Pélagie le 11 juin 1839 et transféré au Luxembourg le 11 janvier 1840. Il comparut au procès de la seconde catégorie, fut condamné à 5 ans de détention le 31 janvier 1840 et incarcéré à Doullens dès le 7 février 1840. Un rapport du 19 mai 1840 de Doullens dit de lui qu’il « est un bon sujet qui tous les jours pleure sur son sort ne cessant de répéter qu’il est innocent, que la Cour des Pairs s’est trompée, il fait parfois pitié et sa douceur, sa bonté font croire à ce qu’il dit. Toutes les semaines, il demanderait sa grâce, l’on peut ajouter foi à ce qu’il promet. Il n’a jamais pris aucune part aux conversations politiques et ne cesse de répéter qu’il n’est pas républicain et qu’il ne l’a jamais été. » Le 14 juin, ayant remarqué la dépression de son ami Lombard*, il intervint à temps pour dépendre son camarade. Le directeur de la prison de Doullens, Prat adressa le 14 août 1840 une demande de grâce pour Bouvrand, qui est, avec les détenus Davance* et Marescal*, l’un des trois isolés du reste des détenus de la citadelle pour avoir « abjuré le républicanisme » et « appartient à une famille honnête et dont les opinions n’ont jamais été républicaines ». Le rapport est repris par le préfet qui ajoute « qu’il est le principal soutien de son père et sa mère, domicilié à Paris et devenus âgés, manifeste un repentir ardent et paraît sincère, que ce n’est pas sa conviction qui a pu le faire agir et qu’il n’a pu être que l’instrument d’une machination politique, et qu’il retiendra la dure leçon... » Il ne tenta pas l’évasion de 13 septembre 1840, mais signa la pétition Lombard du 10 octobre. Il sera gracié, le 12 octobre ou le 16 novembre 1840, il ne s’était pas présenté à Melun où il était attendu et sera le 20 novembre à Paris. Consigné comme réclusionnaire libéré, il fut écroué de nouveau pour rupture de ban à Sainte-Pélagie le 27 janvier 1841, obtint un non-lieu le 20 février et fut transféré à la préfecture le 22 février 1841

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article27478, notice BOUVRAND Auguste. par J. Risacher, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

Par J. Risacher

SOURCES : Arch. Dép. Paris (Seine), Registres d’écrous DY4/7-1865 ; DY8/17-9351 ; DY8/22-4262. — Arch. Dép. de la Somme, Registres d’écrous, série Yb15 (1840). — E. L’Hommedé, Le Mont-Saint-Michel, prison politique sous la monarchie de Juillet, Paris, Boivin, 1932.— Cour des pairs. Procès politiques, 1835-1848, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1984, CC 730 n°481. — J.-Cl. Vimont, Enfermer les politiques. Aux origines des régimes de détention politique (1810-1848), Thèse dact., Paris VII, 1991, 1295 pages. — L.-A. Blanqui, œuvres I. Des origines à la Révolution de 1848, textes présentés par D. Le Nuz, Nancy, Presses Universitaires, 1993.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable