CHATEL Ferdinand

Né vers 1817 dans l’Eure, à Rougemontiers. Il fit ses études de médecine à Paris, et vint s’installer comme médecin à Montville, petite localité située à 12 kilomètres de Rouen, qui, en 1848, comptait 2 500 habitants et possédait plusieurs manufactures travaillant la laine ou le coton. Il était devenu très populaire parmi la population ouvrière de la cité qui n’hésita pas à faire une collecte en sa faveur quand des créanciers parisiens vinrent le relancer en Seine-Inférieure.
Après la révolution de Février, il s’affilia au groupe démocratique rouennais. À Montville, très durement touchée par la crise économique, il devint adjoint au maire, fonda un club populaire « le Peuple », et s’efforça de faire fonctionner au mieux les ateliers de charité que la commune avait dû ouvrir en 1847. Il était l’âme de la démocratie avancée, mais repoussait toute solidarité avec la Terreur de 1793, et disait que l’on devrait pendre tous les Robespierres.
Après les élections générales du 23 avril 1848 qui furent favorables aux modérés, des émeutes éclatèrent à Rouen (27-28 avril), à Elbeuf, et à Montville. Les ouvriers de cette localité marchèrent sur Malaunay dans le dessein de couper la ligne de chemin de fer de Dieppe. Le Dr Chatel fit tout ce qu’il put pour l’empêcher. Il n’en fut pas moins condamné à six ans de prison par les assises du Calvados, le 20 décembre 1848.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article28561, notice CHATEL Ferdinand, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 17 mai 2018.

SOURCE : A.-M. Gossez, « Mémoires de l’ouvrier peintre François Leblanc », La Révolution de 1848, t. III, n° 18, janvier-février 1907, t. IV, n° 20, mai-juin 1907.

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