DANTON Jean-François

Par Jean Risacher

Né vers1803 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), étudiant en droit, homme de lettres. Animateur des mouvements étudiants et républicains avant, pendant et après Juillet 1830.

Jean-François Danton passait pour le neveu du conventionnel, surtout selon la presse (notamment la Gazette des Tribunaux du 8 janvier 1831) et la justice. Jean-François Danton s’en est vivement défendu. Du moins l’a-t-il affirmé à un moment ou cette homonymie lui faisait du tort. Il dut en effet démentir avec force dans La Tribune du 14 janvier 1831, et au procès des Dix-Neuf, tout lien de parenté.
On ne peut nier pourtant une certaine similitude de tempérament : Volontaire à 15 ans, au moment de la révolution de Naples. Travaillant à former un véritable parti national, à réveiller les idées qui produisirent notre régénération de 1789, il participa tout de suite avec Sempoil* et Morhéry* au projet d’Association de Janvier (1830), destinée à redonner vie à La Tribune, et proposait d’offrir le poste de chef suprême à Auguste Fabre* qui n’accepta que le second rang pour laisser le premier à Lafayette. Au Comité supérieur, où il était avec Morhéry et Sempoil, il fut chargé de la propagande auprès des étudiants. Il participa à la rédaction de La Tribune des frères Fabre* après sa reparution en mai 1830. Le 27 juillet, à La Tribune, au cours d’une réunion, il se déclara pour l’insurrection, participa aux premiers combats sur la rive droite avec Blanqui*, Vimal*, Clermont* et les condisciples de Morhéry, et, le 28, il parvint à rassembler 5 à 6 000 hommes dans le faubourg Saint-Marceau. Il faisait partie du groupe D, avec lequel il se battit le 28 de nouveau sur la rive droite.
Médaillé de Juillet, il fut l’un des créateurs et des orateurs les plus virulents de la Société des Amis du Peuple et il a joué un rôle important en 1830. Il tenta de s’opposer à la garde nationale qui voulait chasser les Amis du Peuple du manège Pellier en septembre, et faillit étrangler un officier. Arrêté le 23 septembre, il fut relâché. Il rencontrait souvent ses amis républicains, comme Madet* et Mathé* au billard Mazeau, rue Traversière, dans le faubourg Saint-Antoine (VIIIe arr., maintenant XIIe). Il parvint à soulever les ouvriers du faubourg Saint-Antoine à deux reprises les 20 et 22 décembre 1830, où il était chez Mazeau avec Lenoble, porteur de deux cartes d’étudiant et avec lequel il se fit arrêter. Il habitait alors en garni 7, rue des Grès (XIe arr., maintenant rue Cujas, Ve). Le registre d’écrou le donne rentrant à La Force le 7 janvier 1831 et transféré le 25 janvier à la Conciergerie, inculpé de provocation à la révolte. Il fut signataire de la lettre des détenus de Sainte-Pélagie de février 1831. Il comparut devant la cour d’assises au procès des Dix-Neuf, en avril 1831, défendu par Michel de Bourges*, acquitté comme tous et assista au procès Raspail* du 10 mai.
Il signa la lettre de protestation à la suite de l’arrestation de membres de la SAP, rue Saint-André-des-Arts, le 1er juin (La Tribune, 3 juin 1832). Les 5 et 6 juin, « il devait rassembler un certain nombre d’ouvriers intrépides avec lesquels, en cas de troubles, il pouvait soulever le faubourg Saint-Marceau ». On le retrouve en 1852, l’année où il est expulsé vers l’Espagne sur décision de sa commission départementale. Il est alors avocat. Nous ignorons ce qu’il est advenu de lui par la suite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article29422, notice DANTON Jean-François par Jean Risacher, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 6 janvier 2017.

Par Jean Risacher

SOURCES : Arch. Dép. Paris (Seine), Registres d’écrou, DY4/5-7489. — La Gazette des Tribunaux, 8 janvier 1831 — La Tribune, 14 janvier, 3 juin 1831 — Louis Blanc, Histoire de Dix ans (1830-1840), Paris, Pagnerre, 1841-1844, 5 vol., diverses rééditions, 1846 à 1877. — Antonio Watripon, Histoire politique des Écoles et des Étudiants depuis le Moyen Age jusqu’en 1850. Préface de Louis Blanc, Michel et Joubert, 1850.. — J.-C. Caron, La Jeunesse des Écoles, Paris 1815-1848, thèse de doctorat, Paris I, 1989. — L.-A. Blanqui, œuvres I. Des origines à la Révolution de 1848, textes présentés par D. Le Nuz, Nancy, Presses Universitaires, 1993. — Journal de Toulouse politique et littéraire, 12 et 13 avril 1852, p. [1] ; 2e col.

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